Jura bernois – Il ramène un bébé et sa famille de la frontière ukrainienne

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Jura bernoisIl ramène un bébé et sa famille de la frontière ukrainienne

Après la livraison des affaires ramassées jeudi dernier à Moutier, Frédéric Charpié a embarqué trois générations dans son bus.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Après avoir récolté jeudi dernier des habits, des jouets et des médicaments à Moutier, le directeur de l’institution «Le Tamaris» à Reconvilier (BE) a atteint son but: il a vidé son bus et sa remorque à la frontière ukrainienne, en Roumanie. Là, Frédéric Charpié a trouvé un relais auprès du responsable d’un centre de collecte humanitaire à Lviv, Yuriy Popovich.

«Ce centre est très bien organisé et distribue un soutien humanitaire dans toute l’Ukraine. Ce n’est pas une substitution à l’aide officielle et gouvernementale, mais un petit appui concret permettant à tout un chacun dans notre région de s’investir dans ce soutien», explique Frédéric Charpié.

Programme changé

Fred prévoyait de faire le chemin du retour avec une famille nombreuse désirant rejoindre la diaspora ukrainienne d’une ville italienne, mais le programme a changé: «J’ai appris que la famille ukraino-italienne avait trouvé une solution avec un cousin qui est monté les chercher pour les emmener en Italie», rapporte-t-il.

Grâce à un contact établi à Tramelan avec une infirmière ukrainienne désireuse d’accueillir sa sœur et sa famille, Fred a effectué le voyage du retour avec une grand-maman, une maman et un bébé, le papa étant retourné au combat, à Odessa. «Il a fait une bise à sa femme et s’est retourné comme s’il allait revenir plus tard», rapporte Fred, impressionné.

Fred a fait un long voyage depuis le sud de l’Ukraine, accompagné de Ludmila, Diana et Xenia. «Travailler avec la diaspora, c’est la garantie d’une bonne intégration», glisse Fred, rentré mardi après-midi de son périple. Entre eux, la langue n’est pas un obstacle.

Âgée de trois semaines. Xenia n’a vu son papa qu’un bref instant sous les bombardements, avant de prendre le chemin de l’exil. «Alors voilà, il embrasse son épouse avec qui il a construit toute sa vie, sa fille et sa petite fille. Il est digne, mais transpire le chagrin, il les sait maintenant en sécurité», rapporte Frédéric Charpié.

Âgée de trois semaines. Xenia n’a vu son papa qu’un bref instant sous les bombardements, avant de prendre le chemin de l’exil. «Alors voilà, il embrasse son épouse avec qui il a construit toute sa vie, sa fille et sa petite fille. Il est digne, mais transpire le chagrin, il les sait maintenant en sécurité», rapporte Frédéric Charpié.

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À Moutier, Fred a ouvert un centre de tri dans un local de 200 m² loué au «Forum de l’arc» par l’institution «Le Tamaris». Les personnes intéressées à trier les dons sont les bienvenues. Une fois les dons triés et conditionnés, ils seront également mis à disposition d’autres associations et privés qui feront le voyage. «Le but est d’éviter de manquer de «voyageurs» et de pouvoir absolument tout livrer sur place», a indiqué Frédéric Charpié. Un prochain voyage de 1561 kilomètres est prévu vers Przemysl, à la frontière polonaise.

Les chauffeurs bénévoles avec véhicule sont invités à écrire un courriel à Frédéric Charpié (fredox@bluewin.ch). «Pour des raisons de sécurité, il faut prévoir quatre jours de voyage en tout avec trois nuits d’hôtel», prévient l’organisateur. Une petite ONG sera constituée pour mieux gérer les dons d’argent utiles pour l’achat de matériel et d’essence. «L’essence coûte cher et nous devons acheter des caisses que nous laissons sur place pour faciliter le tri», indique Frédéric Charpié, prêt à repartir non plus au sud, mais au nord de l’Ukraine.

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