BienneAu cimetière, la tombe commune pour animaux reste vide
Une urne a été aménagée à Bienne pour les cendres de nos compagnons à quatre pattes. Mais elle n’a jamais été utilisée.
- par
- Vincent Donzé
Une urne placée dans une souche, au cœur d’une petite forêt funéraire située derrière le crématoire, voilà ce qui constitue une tombe commune particulière, destinée à Bienne aux animaux domestiques: chiens et chats, mais aussi les poids plumes que sont les cochons d’Inde et les lapins. Combien sont-ils, les propriétaires venus le cœur brisé au jardin du souvenir? «Aucun jusqu’à présent…», répond Sacha Felber, responsable des cimetières et des services funéraires.
Pour un propriétaire, l’idée de voir son fidèle compagnon disparaître à jamais dans un centre de collecte pour cadavres d’animaux peut être douloureuse. Ce constat a nourri une réflexion: comment permettre d’enterrer dignement un animal? Réponse biennoise: une tombe commune dans le tronc coupé d’un vieux chêne, au centre d’un anneau bétonné. Cette offre est valable depuis bientôt six mois, aussi pour les cendres d’un cheval, avec pour limite un sachet de 30 litres.
«Trop cher»
«Nous vivons dans un pays où 90% des animaux domestiques reçoivent un cadeau de Noël», indiquait Sacha Felber, convaincu de répondre à une demande. Comment expliquer l’absence de clientèle? «Aucune idée!» lâche-t-il. À Noiraigue (NE), la pasionaria des chats Tomi Tomek avance une explication toute simple: «C’est trop cher!»
L’inhumation avec ou sans la présence du propriétaire est facturée 190 ou 220 francs, selon la formule choisie, pour une durée minimale de 20 ans. «Ceux qui disposent d’un jardin y enterrent les animaux, à plus d’un mètre de profondeur selon la loi», reprend Tomi Tomek, gérante du refuge SOS Chats.
Propagation d’épizooties
Des crématoriums pour animaux existent, ici à Kirchberg (BE), là à Montmollin (NE), pour des incinérations individuelles ou collectives à 850 degrés. Au Cremadog neuchâtelois, l’incinération individuelle d’un chat coûte 197 fr. 10 avec la reprise des cendres chez un vétérinaire ou par colis inscrit, dans une urne en bois ou une pochette en velours. Pour 113 fr. 10, les cendres ne sont pas restituées.
Pour éviter la propagation d’épizooties, la manipulation des cadavres d’animaux est réglementée. Les petits animaux individuels pesant jusqu’à dix kilos peuvent être enterrés sur un terrain privé. Les animaux de compagnie plus lourds doivent être déposés dans un centre de collecte de cadavres ou dans un crématorium pour animaux.
L’enterrement en pleine nature ou en forêt n’est pas autorisé. Par contre, comme les cendres d’animaux incinérés ne contiennent plus d’agents pathogènes, elles peuvent être enterrées ou même dispersées avec l’accord du propriétaire du terrain.