Lausanne-Fribourg-BerneSuisse romande «définitivement décrochée» par une décision des CFF
Les CFF abandonnent l’idée de gagner quelques minutes, par une technologie installée sur les trains et plaident désormais pour un nouveau tronçon.
- par
- Yannick Weber
Sinueuse, la ligne «Lausanne-Fribourg-Berne» ne permet pas aux trains de rouler à la même vitesse que sur la très performante «Berne-Zurich». Les CFF ont pourtant annoncé vendredi, l’abandon de l’ambition de faire rouler les trains un peu plus vite sur la ligne, ce qui était prévu par le «franchissement rapide des courbes».
Trop inconfortable
Une technologie, la compensation du roulis, devait permettre de gagner cinq minutes de trajet entre Lausanne et Berne. Un peu plus de 32 millions avaient été investis par les CFF pour tester et, éventuellement à terme, équiper les trains duplex des moyens nécessaires pour rouler plus vite. Or, «les CFF ne vont pas investir davantage», annonce la compagnie vendredi.
«Les courses de test ont en effet mis au jour des effets négatifs sur le confort de voyage. Cette technique hautement complexe, développée sur mesure pour un marché de niche, s’avère exigeante en termes d’entretien, source d’erreurs et donc non porteuse d’avenir», justifie la société ferroviaire.
Ressusciter la ligne
En Suisse romande, la décision consterne le monde politique, mais elle pourrait paradoxalement faire ressusciter une idée qui n’avait jamais abouti, avec désormais le nouvel allié de poids que sont les CFF. «La construction d’un nouveau tronçon est privilégiée par les CFF», lit-on dans le communiqué.
C’est la Confédération qui doit aussi aller plus vite
Pour la Conférence des transports de Suisse occidentale (CTSO), qui regroupe les conseillers d’État en charge des transports, la coupe est pleine. Car outre l’abandon annoncé ce jour, elle rappelle que l’horaire CFF rallongera de 2 à 3 minutes, le temps de trajet entre Lausanne et Berne, dès 2025. Il faut désormais donner «la plus haute priorité» à une nouvelle ligne, pour rattraper le «retard de près de 40 ans» et les «erreurs de planification de la Confédération et des CFF».
L’association OuestRail, par la voie de son président Olivier Français, conseiller aux États (PLR/VD), estime aussi désormais que: «la seule solution réaliste est une nouvelle ligne pour du matériel roulant conventionnel, tel que proposée il y a plus de 40 ans».