LibyeLe Premier ministre annonce avoir formé un gouvernement
Jeudi, le Premier ministre libyen, Fathi Bachagha, a déclaré avoir constitué un gouvernement, alors que le pays vient de traverser une crise politique avec deux Premiers ministres.
Le Premier ministre libyen désigné par le Parlement, Fathi Bachagha, a annoncé jeudi, avoir achevé la formation de son gouvernement, dont la composition sera transmise aux députés en vue d’un vote de confiance. «La composition du gouvernement est prête et sera transmise à la Chambre des représentants aujourd’hui jeudi», a indiqué le service de presse de Fathi Bachagha, dans un communiqué.
Pour former son gouvernement, l’ex-influent ministre de l’Intérieur a mené «de vastes consultations avec tous les partis politiques, le Parlement et le Haut conseil d’État, et examiné de nombreuses propositions, selon des critères de compétence et d’efficacité», selon la même source.
Avec deux Premiers ministres
Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, la Libye s’est récemment retrouvée avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli, après avoir manqué l’échéance électorale cruciale de décembre. Le Parlement siégeant à l’Est a en effet désigné le 10 février, Fathi Bachagha, pour remplacer Abdelhamid Dbeibah à la tête du gouvernement intérimaire. Or, ce dernier assure qu’il ne cédera le pouvoir qu’à un exécutif élu.
Outre le remplacement de Abdelhamid Dbeibah, les députés ont voté pour une nouvelle feuille de route politique, qui doit aboutir à une élection présidentielle au plus tard dans quatorze mois. Le cabinet de Fathi Bachagha n’a pas indiqué quand aurait lieu le vote de confiance du Parlement, mais celui-ci a convoqué une séance pour lundi sans en préciser l’objet.
Abdelhamid Dbeibah avait réaffirmé en début de semaine qu’il ne céderait le pouvoir qu’à un gouvernement élu et annoncé des élections législatives avant fin juin, pour contrecarrer le processus lancé par le Parlement présidé par son rival politique Aguila Saleh. Abdelhamid Dbeibah avait d’ailleurs lancé une diatribe contre le Parlement, affirmant que la décision «imprudente» de le remplacer «conduira inévitablement à la guerre».
Querelles persistantes
Après des années de guerre et de divisions, il avait été désigné il y a un an à la tête d’un gouvernement intérimaire pour mener la transition en organisant des élections présidentielles et législatives initialement prévues en décembre dernier.
Mais des querelles persistantes ont entraîné le report, sine die, du double scrutin sur lequel la communauté internationale fondait de grands espoirs, pour enfin mettre fin au chaos qui ravage le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 en plein Printemps arabe.