Crise politique: Le président colombien Gustavo Petro remplace sept de ses ministres

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Crise politiqueLe président colombien Gustavo Petro remplace sept de ses ministres

Au pouvoir depuis août, le président de gauche Gustavo Petro tente avec difficulté de faire adopter plusieurs projets de loi.

Quelques heures plus tôt ce mercredi, Gustavo Petro avait appelé à la démission de son gouvernement de coalition, mettant en avant une nécessaire «refonte du gouvernement».

Quelques heures plus tôt ce mercredi, Gustavo Petro avait appelé à la démission de son gouvernement de coalition, mettant en avant une nécessaire «refonte du gouvernement».

AFP

En butte aux partis politiques traditionnels s’opposant à plusieurs de ses projets de loi, le président colombien Gustavo Petro a remplacé mercredi sept ministres de son gouvernement de coalition. «Aujourd’hui se construit un nouveau cabinet qui aidera à consolider le programme du gouvernement», a annoncé en début d’après-midi un communiqué officiel du chef de l’État.

Gustavo Petro a notamment procédé au remplacement des ministres de l’Intérieur, des Finances, de l’Agriculture et de la Santé. Les quatre titulaires de ces portefeuilles sont désormais respectivement Ricardo Bonilla, Jhenifer Mojica, Luis Fernando Velasco et Guillermo Alfonso Jaramillo.

Tous ont des profils plutôt de technocrates et d’universitaires que d’hommes politiques. Ce sont des proches ou d’anciens collaborateurs du président Petro. Son programme de gauche, sur lequel il a été élu à l’été 2022, prévoyait «une feuille de route pour amener le changement en faveur duquel ont voté des millions de Colombiens et Colombiennes», indique le communiqué.

Nécessaire «refonte»

Malgré «un engagement en faveur du dialogue», avec une coalition gouvernementale ouverte au centre et à la droite modérée, ce «pacte a été rejeté par certains politiciens traditionnels et de l’establishment», justifie Gustavo Petro dans le document, réaffirmant son objectif d’un «agenda du changement social», tout en favorisant de «grands accords nationaux».

Quelques heures plus tôt, le président colombien avait appelé à la démission de son gouvernement de coalition, mettant en avant une nécessaire «refonte du gouvernement». Au pouvoir depuis le 7 août, Gustavo Petro tente avec difficulté de faire adopter plusieurs projets de loi, en particulier ces dernières semaines une réforme contestée du système de santé qui a mis à mal sa coalition gouvernementale.

La crise politique couvait depuis plusieurs semaines, avec cette réforme de la santé en catalyseur. Le parti libéral, le parti conservateur et le parti de la U (centriste) --tous trois membres de la coalition gouvernementale-- se sont une nouvelle fois mardi opposés de front à ce projet de loi, menaçant d’expulser de leurs rangs tous les parlementaires qui voteraient en sa faveur.

Le jour même, le Congrès a expurgé en commission un autre texte de loi sur le très sensible sujet de la redistribution des terres et de la réforme agraire, provoquant là aussi le vif mécontentement du président Petro.

Gare aux «affrontements»

Le premier exécutif formé par le président de gauche reposait sur une coalition ouverte au centre, à la droite modérée, et au monde universitaire. Les portefeuilles clefs de la Défense, de l’Intérieur, des Finances ou encore des Affaires étrangères avaient ainsi été confiés à des personnalités non issues du «Pacte historique», l’alliance de gauche ayant porté Petro au pouvoir.

Depuis son arrivée à la tête du pays, Gustavo Petro a dû faire face à plusieurs démissions et a limogé fin février trois de ses ministres, dont le centriste Alejandro Gaviria du portefeuille de l’Éducation, très critique à l’égard de la réforme de la santé.

Personnalité politique clef et maître d’œuvre de la coalition gouvernementale, le président du Congrès Roy Barreras a exprimé sa crainte que les déclarations du président Petro ne «génèrent une crise sans précédent» dans le pays. Outre l’échec de plusieurs ses projets de loi au Congrès, Gustavo Petro peine à mettre en œuvre son ambitieux plan de «paix totale» pour mettre fin au conflit armé dans le pays.

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(AFP)

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