Hockey sur glace: Hazen découvre enfin la National League sur ses deux jambes

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Hockey sur glaceHazen découvre enfin la National League sur ses deux jambes

Eloigné de la glace durant une année en raison d’une grave blessure, Jonathan Hazen est de retour au jeu depuis trois semaines. Enfin, le Québécois peut montrer de quoi il est capable dans l’élite. Mardi, son HCA se rend à Berne. 

Julien Boegli
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Julien Boegli
Depuis son retour au jeu, Jonathan Hazen comptabilise 12 points en 9 matches.

Depuis son retour au jeu, Jonathan Hazen comptabilise 12 points en 9 matches.

Michela Locatelli/freshfocus

A 32 ans, Jonathan Hazen est un homme soulagé et impatient. Soulagé d’avoir réparé une bonne fois pour toute ce genou gauche qui lui posait problème depuis longtemps et impatient de pouvoir enfin démontrer de quoi il est capable dans la meilleure ligue du pays.

Gravement blessé le 28 septembre 2021 sur la glace de Rapperswil à la suite d’une charge anodine de Roman Cervenka à la 52e minute, le Québécois de Val-Bélair a passé une année complète en rééducation. De retour au jeu le 8 octobre face à GE/Servette, le vif ailier a rapidement prouvé qu’il avait récupéré la pleine capacité de ses moyens, en témoignent ses 5 réussites et 7 passes décisives réalisées en 9 matches.

Hazen partage la deuxième position du classement des pointeurs ajoulots avec Guillaume Asselin, derrière son indissociable compère d’attaque Phil-Michaël Devos. « Mon genou ? Tout est réglé», rassure le numéro 4 du HC Ajoie avant le déplacement à Berne de mardi soir.

– Jonathan Hazen, votre genou gauche est-il totalement remis ?

– Je mentirais si je répondais que je suis à 100% actuellement. J’ai toujours une jambe plus forte que l’autre. Lors des tests effectués lors de la préparation, on s’est aperçu qu’il y avait 26% de différence entre les deux jambes, ce qui est énorme. Dès lors que je rejoue beaucoup, je n’ai pas refait le test, cela ne servirait à rien, les données seraient faussées. Mais la différence n’est pas encore comblée. Pour éviter que n’apparaissent des douleurs dorsales, j’effectue beaucoup d’exercices d’étirement. Au moins, je n’ai plus de douleurs et la force revient tranquillement. J’ose davantage appuyer sur la jambe gauche, je me sens d’ailleurs de plus en plus à l’aise pour ouvrir le genou et mon bassin lors des changements de direction, comme au bon vieux temps! 

– Ce genou vous a longtemps posé problème. C’est donc de l’histoire ancienne désormais ?

– J’ai toujours eu une déficience musculaire au niveau de la rotule, je me la suis tournée quatre fois durant ma carrière. Ma première luxation remonte à mes 17 ans. Les suivantes, c’était lors de ma première année à Ajoie, celle du titre (2015/16), en demi-finale de play-off il y a 18 mois à Langenthal et en septembre de l’année dernière. A chaque blessure, le genou faiblissait. Lorsque je suis revenu en finale des play-off contre Kloten, j’étais craintif car il était toujours enflé. La rotule ne tenait dés lors quasiment plus. Lors de cette mise en échec à Rapperswil, qui n’était pas grosse, je suis tombé sur le bout du pied, le genou s’est étiré et la rotule est totalement partie sur le côté.

– C’est peut-être dur à dire, mais il vous fallait peut-être cela pour vous reconstruire une jambe en parfait état, non ?

– Certainement, il fallait régler ce problème une bonne fois pour toute.

– Attendu lors de la reprise, votre retour au jeu a été différé de quelques semaines en raison de douleurs persistantes. Avez-vous craint, à ce moment-là, pour la suite de votre carrière ?

– Pas forcément. Au pire, je me disais que je jouerais avec cette douleur. Il me reste deux années de contrat à Ajoie, j’étais quand même apte à patiner. En fait, je pensais plus à mon après-carrière. Je n’arrivais même plus à monter ou descendre correctement les marches cet été. Au départ, je pensais que c’était dans ma tête. Je me préparais chez moi, au Canada, mais ça n’allait pas bien. J’avais des douleurs à chaque fois que je patinais, parfois le genou enflait. Je me suis alors dit qu’il fallait passer une IRM et prendre le temps de guérir pour de bon ce bobo. On s’est alors aperçu qu’il y avait eu des complications après ma première opération et que cela nécessitait un nettoyage. Cette décision, je ne la regrette pas, même si je me rends compte à fortiori que j’ai certainement attendu un peu trop longtemps. Je suis en tout cas convaincu qu’elle marque un tournant dans ma carrière. Maintenant, on n’en parle plus, tout est réglé.

– Ressentez-vous encore aujourd’hui de l’appréhension sur la glace ?

– Non. Quand je joue, je ne pense plus à ce genou. Après, je ne cherche pas à trop en faire. L’aspect positif, dans cette histoire, c’est que j’ai pu travailler le haut du corps pendant ma longue convalescence. J’ai ainsi pu combler mon point faible.

– A en juger votre rendement depuis votre retour, vous semblez avoir retrouvé pleine possession de vos moyens. On se trompe ?

– Côté points, je suis chanceux. Dans le jeu, j’ai encore quelques difficultés, notamment dans mes petites «battle» à un contre un. Mais c’est normal après une si longue absence. Ça revient tranquillement, je suis confiant.

– Etre aligné à côté de votre moitié Phil-Michaël Devos, on imagine que cela a favorisé votre retour au jeu.

– On se connaît tellement avec Phil, cela m’a évidemment mis en confiance. Je sais qu’il aime avoir la rondelle le plus possible, il me suffit de me démarquer pour la recevoir. Avec lui, je peux utiliser pleinement ma vitesse, c’est là que je suis le plus dangereux.

– Si on vous dit qu’après 18 matches, Ajoie (douzième) si situe là où on l’attendait, vous êtes d’accord ?

– Je te répondrais qu’on gagne moins depuis mon retour (ndlr: il se marre). J’ai l’impression que l’on a pris des points à des adversaires contre lesquels on ne s’attendait pas forcément à comptabiliser et que l’on s’est bêtement mis dans la panade à Kloten et face à Langnau récemment (ndlr: deux défaites). 

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