Mike Ben Peter: vives réactions au sortir du procès

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Affaire Mike Ben Peter«On veut nous faire croire qu’il serait mort cette nuit-là dans son lit!»

Après l’acquittement de six policiers, les réactions étaient vives tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du tribunal.

Xavier Fernandez
par
Xavier Fernandez
Des militants ont secoué des bancs pour faire du bruit.

Des militants ont secoué des bancs pour faire du bruit.

20min/Gabriel Nista

Ce jeudi, la décision du Tribunal de Lausanne d’acquitter les six policiers, jugés pour le décès de Mike Ben Peter, a d’emblée fâché des militants antiracistes présents dans le public. «C’est un scandale!» criait l’un. «C’est une honte», enchaînait un autre. Parmi les parties impliquées, ce sont les proches de la victime et leurs avocats qui ont été les premiers à sortir du tribunal, qui siégeait à Renens. D’abord en larmes, la veuve s’est exprimée devant les médias: «La justice n’a pas été équitable. Je voulais que justice soit rendue pour que mon mari puisse reposer en paix, mais ce n’était pas équitable.» Elle a ensuite fait quelques pas pour s’en aller, avant de se retourner et d’ajouter, remontée comme une guerrière: «Ce n’est pas fini. Je vais revenir. Je n’ai pas peur! Je suis une lionne!»

Quelques instants après, le commandant de la police de Lausanne, Olivier Botteron, a fait mine de sortir à son tour. Mais la foule réunie devant le tribunal s’est rapidement regroupée. Pour éviter tout risque, le commandant est retourné à l’intérieur du bâtiment. Des manifestants l’ont suivi et, en quelques minutes, ils étaient plusieurs dizaines dans le bâtiment à scander des slogans tels que «Justice pour Mike», «police assassine» ou encore «sans justice, pas de paix».

Commandant hué par les manifestants

Interrogé à ce moment, le commandant a d’abord adressé ses condoléances à la famille de Mike Ben Peter. Puis, il a salué le verdict. «Aujourd’hui, la justice dit aux policiers: «Vous avez fait votre travail. Vous avez rempli votre mission de protection de la population». Quant aux réactions que cela suscite, on le savait. On savait que ça allait réagir ainsi», a expliqué Olivier Botteron, hué par les manifestants. Le commandant a ajouté que la police se tenait prête à faire face à tout débordement qui pourrait intervenir ces prochains jours. Quant à une éventuelle évolution des pratiques policières, il a reconnu qu’«on doit repenser toutes nos pratiques. Pas seulement en lien avec l’événement d’aujourd’hui, mais de manière générale.»

Tour à tour, des manifestants ont pris la parole. Parmi eux, Chancel Soki, président de l’association contre le racisme À qui le tour?: «On veut nous faire croire que Mike Ben Peter serait mort cette nuit-là dans son lit s’il n’avait pas été interpellé. On est dans le déni. C’est l’illustration typique. On est incapables de prendre la dimension du racisme dans ces affaires-là. On a une justice partiale, qui est en incapacité de traiter les questions liées au racisme. Même le héros de nos droits civiques s’est fait insulter durant ce procès.»

Des dizaines de personnes ont manifesté bruyamment.

20 min/Gabriel Nista

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