États-UnisConvaincu que Joe Biden n’est pas son président, il organise la résistance
Un an après l’assaut du Capitole, à Washington, Jim Wood n’en démord pas. Cet ex-militaire basé dans le New Hampshire estime que Joe Biden a «volé» la présidence à Donald Trump.
Jim Wood a beau retourner la question dans tous les sens, impossible pour lui de considérer Joe Biden comme son président: «Je ne pense pas qu’il ait été élu», balaie cet ancien militaire qui, un an après avoir marché sur le Capitole, le 6 janvier 2021, organise désormais le combat sur le terrain.
«Quand j’ai vu les résultats de l’élection, je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui clochait», raconte à l’AFP cet Américain de 62 ans depuis sa demeure du New Hampshire, entourée de chênes, de bouleaux, et de maisons aux drapeaux «Trump».
«Tellement» de preuves
Machines défectueuses qui auraient oublié de compter des voix, votes par correspondance truqués, électeurs «fantômes»… Des preuves que la présidentielle de 2020 a été volée à Donald Trump, «il en existe tellement!» martèle-t-il, malgré l’absence de tout fondement à ces affirmations. Selon lui, ces preuves sont «étouffées par les grands médias».
Cet ancien mécanicien de l’US Air Force, chargé durant des années de réparer les célèbres bombardiers américains B-52, ne regarde d’ailleurs plus la télévision sauf pour la météo, et encore, souffle-t-il, «même ça, je n’y crois plus trop».
Alors quand Donald Trump a appelé ses partisans à se réunir par milliers dans la capitale américaine, le 6 janvier 2021, au moment où des élus certifiaient la victoire de Joe Biden, le retraité se rua vers Washington. Au sein de cette marée humaine, cet homme au regard perçant était émerveillé, se sentant «enfin» compris. Et le Capitole a été envahi dans un chaos qui résonna à travers le monde.
Lui assure ne pas avoir pénétré ce jour-là dans le temple de la démocratie américaine, et encore aujourd’hui, il dénonce ces violences. «Mais quand je suis rentré chez moi, je me suis fait la promesse de m’impliquer davantage», confie-t-il.
5200 membres
Quelques mois plus tard, le sexagénaire a découvert l’existence d’un groupe Facebook qui promet de protéger les élections dans son État et de faire la lumière sur les supposées fraudes de 2020. À l’aide d’une application mobile, les militants du New Hampshire Voter Integrity Group partent toquer aux portes des habitants de cet État frontalier du Canada, à la recherche de toute preuve de la fraude électorale dont ils sont si profondément convaincus. Jim Wood, qui se décrit comme un «simple soldat» de ce groupe revendiquant 5200 membres, a immédiatement été séduit.
L’initiative peut surprendre – les accusations de fraudes lors du scrutin de 2020 ont été maintes fois démenties par les autorités compétentes – mais elle bénéficie d’un soutien conséquent aux États-Unis: les sondages montrent que bien plus de la moitié des électeurs républicains croient toujours que la présidentielle a été volée à Donald Trump.
Jim Wood se dit fier de ses concitoyens qui se sont mobilisés après le «coup de semonce» du 6 janvier. Ce jour-là, à Washington, il confiait qu’il était prêt à «se sacrifier» pour protéger ses droits. Un an plus tard? «Je ferai ce que j’ai à faire.»