Tremblement de terreL’acheminement de l’aide en Syrie mis à mal par le séisme
L’opération d’aide humanitaire pour le nord-ouest de la Syrie a été mise à mal par les secousses qui ont touché la région, lundi.
Le point de passage obligé pour acheminer l’aide depuis la Turquie dans les zones rebelles de Syrie a été touché par le séisme ayant frappé les deux pays, a indiqué l’ONU mardi. «L’opération transfrontalière a elle-même été touchée», a déclaré le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d’un point de presse à Genève.
Le séisme de lundi en Turquie et en Syrie démultiplie le défi posé aux organisations humanitaires pour venir en aide à la population syrienne, en particulier dans la zone rebelle d’Idleb, dans le nord-ouest du pays. La Syrie est ravagée par une guerre civile depuis 2011.
«Ils cherchent leurs familles dans les décombres»
La quasi-totalité de l’aide humanitaire destinée au nord-ouest est acheminée depuis la Turquie par Bab al-Hawa, l’unique point de passage, garanti par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Jens Laerke a expliqué que le séisme a détruit des routes en Turquie et eu un impact sur le personnel local et international de l’ONU, leurs partenaires et les chauffeurs routiers transportant habituellement l’aide.
«Ils cherchent leurs familles dans les décombres. Nous sommes donc aussi touchés comme tout le monde» et «cela a eu un impact sur cette opération (transfrontalière, ndlr) dans l’immédiat», a-t-il indiqué. «Nous utiliserons tous les moyens possibles pour atteindre les gens et cela inclut l’opération transfrontalière et l’opération à travers les lignes de front depuis l’intérieur de la Syrie», a-t-il toutefois assuré.
Il a également expliqué que «le fonds humanitaire transfrontalier, qui est le principal instrument permettant de fournir de l’aide dans le nord-ouest (de la Syrie, ndlr), est actuellement vide» et a appelé à le réapprovisionner de toute urgence.
Acheminement pas suffisant
L’ONU a souligné plusieurs fois ces dernières années que l’acheminement de l’aide à travers les lignes de front – qui nécessite l’aval de Damas – n’était pas suffisant pour répondre aux besoins des populations du nord-ouest de la Syrie.
«L’impératif humanitaire de sauver des vies, par tous les moyens et tous les canaux possibles, doit prévaloir maintenant», a jugé Jens Laerke. «Il est impératif que tout le monde considère cette situation (…) pour ce qu’elle est, une crise humanitaire où des vies sont en jeu. S’il vous plaît, ne politisez pas cela», a-t-il insisté.