EspagneLes candidats au poste de Premier ministre défilent devant le roi
Entre lundi et mardi, Felipe VI se sera entretenu avec les leaders des partis politiques, pour savoir qui il choisira pour diriger le prochain gouvernement. Le jeu des alliances sera ardu.
Le roi d’Espagne Felipe VI a commencé, lundi, ses entretiens avec les leaders des partis politiques représentés au Parlement, en vue de déterminer qui est le mieux placé pour se soumettre à un vote d’investiture afin de devenir le prochain Premier ministre, a annoncé le palais royal.
Les entretiens ayant lieu par nombre croissant de députés, le roi a d’abord rencontré, lundi matin, le leader de l’Union du peuple navarrais, qui compte un député, puis l’unique élue de Coalition canarienne. Tous deux ont confirmé ensuite à la presse qu’ils voteraient pour le leader du Parti populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, si celui-ci se présentait à l’investiture.
Sánchez ou Núñez Feijóo?
Le leader de Vox (extrême droite), Santiago Abascal, puis le chef de gouvernement sortant, le socialiste Pedro Sánchez, et enfin Alberto Núñez Feijóo seront reçus dans cet ordre au long de la journée de mardi. Pedro Sánchez et Alberto Núñez Feijóo revendiquent tous deux de pouvoir se présenter devant les 350 députés élus le 23 juillet pour tenter d’obtenir la confiance de l’assemblée.
Le chef du PP a affirmé de manière répétée que c’était à lui que revenait ce droit en tant que leader du parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges (137). Mais Pedro Sánchez rétorque que dans un système parlementaire comme le système politique espagnol, le critère décisif n’est pas d’avoir remporté le plus grand nombre de sièges, mais d’être capable de rassembler une majorité sur son nom.
Négociations compliquées
Au premier tour, le candidat à l’investiture doit obtenir la majorité absolue, soit 176 voix, la majorité simple suffisant au second tour. À l’heure actuelle, Alberto Núñez Feijóo, outre les 137 députés du PP, peut espérer le soutien des 33 députés de Vox et ceux des petits partis régionaux, ce qui lui donnerait 172 voix.
Sur cette base, le ministre sortant à la Présidence, Félix Bolaños, bras droit de Pedro Sánchez, a déclaré, dimanche, qu’une tentative d’investiture d’Alberto Núñez Feijóo serait «une perte de temps». Pour sa part, le chef du gouvernement sortant compte rassembler 178 voix sur son nom, dont celles des sept députés du parti indépendantiste catalan Junts per Catalunya (JxCat), comme ce fut le cas jeudi, lors de l’élection de la socialiste Francina Armengol à la présidence du Congrès des députés.
Mais ce soutien de JxCat à une investiture de Pedro Sánchez est très loin d’être acquis, les négociations s’annonçant très dures en raison des exigences du parti catalan de Carles Puigdemont. Cette situation très complexe fait que le roi Felipe VI ne fera peut-être pas connaître son choix dans l’immédiat.
Sans gouvernement, de nouvelles élections
Sur les onze partis représentés au Congrès des députés, seuls sept ont accepté de rencontrer le souverain, les deux partis indépendantistes catalans, un parti indépendantiste basque et un petit parti régional galicien, qui rassemblent à eux quatre 21 élus, ayant refusé.
Si l’un des deux candidats échouait à obtenir l’investiture des députés, son rival aurait alors deux mois pour y parvenir, faute de quoi le roi devrait dissoudre le congrès des députés et convoquer de nouvelles élections.