BrésilDisparus en Amazonie: arrestation d’un second suspect
Un deuxième suspect a été interpellé mardi dans l’affaire de la disparition du journaliste britannique Dom Phillips et du spécialiste brésilien des indigènes Bruno Pereira.
Oseney da Costa de Oliveira, dit «Dos Santos», est «soupçonné de participation à l’affaire», a annoncé la police fédérale dans un communiqué. Au terme de vérifications, cet homme de 41 ans sera placé en garde à vue devant le tribunal d’Atalaia do Norte, la municipalité amazonienne vers laquelle se dirigeaient Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu’ils ont disparu. La police a également saisi des cartouches d’armes à feu et une pagaie, sans préciser si ces objets ont été trouvés au même endroit que celui où «Dos Santos» a été arrêté.
Un premier suspect avait été arrêté dès le 7 juin, Amarildo da Costa de Oliveira, un pêcheur également âgé de 41 ans, surnommé «Pelado». Des témoins ont dit l’avoir vu passer à vive allure à bord d’un bateau allant dans la même direction que l’embarcation de Dom Phillips et Bruno Pereira, avant leur disparition. Des traces de sang sur son bateau sont en cours d’analyse, et des effets personnels des deux disparus ont été retrouvés sous l’eau à proximité du domicile de «Pelado», qui a nié toute implication.
Aucun lien entre les deux suspects n’a été pour l’heure précisé de source officielle, mais selon le portail brésilien G1, ils sont frères.
Zone dangereuse
Dom Phillips, 57 ans, et Bruno Pereira, 41 ans, ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, alors qu’ils prenaient un bateau lors d’une expédition dans la région de Javari, zone difficile d’accès de l’ouest de l’Amazonie, proche du Pérou et réputée dangereuse en raison de la présence de toutes sortes de trafiquants.
Dom Phillips, collaborateur du journal britannique «The Guardian», préparait un livre sur la préservation de l’environnement dans cette région. Bruno Pereira, expert auprès de l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes (Funai), lui servait de guide.
Cette disparition a suscité une vague de solidarité internationale et un tollé à l’encontre du président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, accusé d’encourager les invasions de terres indigènes et de sacrifier la préservation de l’Amazonie à l’exploitation économique.
Le chef de la diplomatie des États-Unis pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Brian Nichols, a tweeté mardi que l’affaire Phillips et Pereira soulignait «la tendance inquiétante à la violence contre les journalistes et les militants dans les Amériques».