Lausanne: Stress, mobbing, fatigue: ambiance morose sur le campus de l’EPFL

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LausanneStress, mobbing, fatigue: ambiance morose sur le campus de l’EPFL

Une étude interne à l’école polytechnique montre que plus de la moitié des personnes interrogées souffrent psychologiquement. Une semaine de repos supplémentaire est envisagée.

Image d’illustration.

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Pour la première fois, l’EPFL à Lausanne a sondé toute sa «communauté» pour savoir dans quel état d’esprit se trouvaient les étudiants, doctorants, profs et autres professionnels. Les résultats de l’étude réalisée en novembre dernier, et publiée ce jeudi, sont qualifiés «d’inquiétants» par les responsables de l’École polytechnique fédérale. Ils constatent que 52,7% des personnes interrogées disent souffrir d’un symptôme d’épuisement ou plus, avec un plus haut taux chez les femmes (55,8%) que chez les hommes (49,6%). La population étudiante est particulièrement touchée avec une proportion dépassant les 60%.

«Les problèmes liés à la santé mentale sont en augmentation, dans la société en général et en particulier dans le milieu universitaire. La pandémie a sans doute joué un rôle, mais déjà avant celle-ci j’ai entendu beaucoup de personnes faire part de leurs inquiétudes sur l’état de santé mentale de leurs collègues», relève Kathryn Hess Bellwald, responsable de la task force santé mentale de l’EPFL. Une première mesure concrète est mise sur la table pour améliorer la situation: une semaine de vacances supplémentaire en automne, pour offrir «une respiration bienvenue au milieu d’un semestre dense suivi par la session d’examen d’hiver».

L’établissement veut aussi réduire la pression liée aux exigences de performance en mettant l’accent, entre autres, sur l’acceptation de l’échec dans le processus d’apprentissage. Le sondage révèle aussi que les cas de harcèlement et d’intimidation (bullying/mobbing) concernent près d’un quart de la communauté. Les doctorants sont plus touchés et dans cette catégorie, le phénomène est en augmentation depuis 2019. L’EPFL a engagé une personne ce printemps, spécialement pour gérer les plaintes en matière de harcèlement, violences et discriminations.

«Bon taux de réponse»

Le questionnaire a été élaboré par un groupe de travail issu de la task force santé mentale et bien-être et par Unisanté (Centre universitaire de médecine générale et santé publique), qui s’est également occupé de récolter et d’analyser les données. Toutes les réponses ont été anonymisées et aucune donnée individuelle n’a été transmise à l’EPFL. Au total, environ 4300 personnes (23% de sa population), représentatives de toutes les parties de la communauté EPFL, ont répondu à l’enquête. Ce qui est considéré comme un bon taux de réponse, écrivent les auteurs de l’étude.

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(Comm/jba)

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