Crise socialePartout en France, des manifs pour de meilleurs salaires et le droit de grève
Des milliers de personnes sont descendues dans la rue ce mardi, dans l’Hexagone, pour une journée de mobilisation interprofessionnelle.
«Si on ne bloque rien, on ne nous entend pas»: des milliers de personnes sont descendues dans la rue ce mardi en France pour la journée de «mobilisation et grève» interprofessionnelle pour une hausse des salaires et contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries. Près de 150 points de rassemblement étaient prévus en France, selon la CGT, organisatrice de cette journée avec les autres syndicats FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse FIDL, MNL, Unef et la Vie lycéenne.
À Paris, le cortège fort de plusieurs milliers de personnes, s’est élancé vers 14 h 15 de la place d’Italie, derrière une banderole appelant à des augmentations et au «respect du droit de grève». Plaidant pour «un plan Orsec» sur les salaires, le syndicaliste Philippe Martinez, numéro un de la CGT, a promis qu’il y aurait «des suites» à ce mouvement, notant qu’il était déjà «plus fort» que lors de la dernière journée d’action du 29 septembre, au vu du nombre de champs professionnels appelés à cesser le travail.
À Marseille, 2200 personnes ont manifesté selon la police, tandis qu’à Martigues, au bord de l’étang de Berre, cœur de l’industrie pétrochimique dans les Bouches-du-Rhône, 2000 personnes (selon la police) se sont rassemblées. En «portant atteinte au droit de grève quand les travailleurs ont faim, (…) le gouvernement a déclenché quelque chose dont il n’a même pas idée», a affirmé Olivier Matteu, secrétaire départemental de la CGT.
Ils étaient entre 1100 (police) et 1300 (syndicats) à Strasbourg à avoir répondu à l’appel. Dont Nadine, 45 ans, salariée dans la métallurgie, qui juge «dommage d’en arriver à un point de blocage pour que ça bouge, mais aujourd’hui si on ne bloque rien, on ne nous entend pas».
«Ça ne plus durer, ça va péter»
La manifestation au Havre a rassemblé 3650 personnes, selon la police. À Rennes, ils étaient entre 2600 (police) et 4500 (CGT). «Ça ne peut plus durer, ça va péter» scandait la tête du cortège. À Montpellier, environ 1800 personnes, selon la préfecture, ont manifesté.
Dès le début de matinée, plusieurs lycées étaient bloqués, notamment à Paris. Le ministère de l’Éducation a annoncé un taux de grévistes de 5,67%, grimpant à 22,94% dans les lycées professionnels mobilisés contre la réforme voulue par le gouvernement.
Dans les transports, la grève était modérément suivie à la RATP. Côté SNCF, malgré des perturbations en région parisienne, il n’y avait pas de problèmes majeurs sur le réseau. Les cheminots «sont déterminés», a affirmé sur Twitter le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, pour qui la «tendance» est à la poursuite du mouvement. Mais à la RATP, il ne devrait pas être reconduit mercredi, selon Bertrand Hammache (CGT).
Mélenchon en soutien
Quarante-huit heures après la «Marche pour la vie chère» des partis de gauche, le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon est venu en soutien dans une AG de cheminots, Gare de Lyon, à Paris. «On est dans un moment où toutes les composantes du peuple français (…) doivent faire bloc et former ce front populaire face au gouvernement qui, lui, ne recule devant à peu près rien», a-t-il déclaré.
Dans l’industrie pétrolière, d’où est parti le conflit fin septembre, la CGT décidera mardi soir de la suite du mouvement chez TotalEnergies, dans les équipes de raffinage et/ou de dépôt de carburants. Quelque 400 personnes se sont réunies devant la centrale de Gravelines (Nord), plus grande centrale nucléaire française, tandis que la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) était aussi en grève.