États-UnisLa playmate Karen McDougal, seconde femme dans l’affaire Trump
L’ancien président est également poursuivi pour un versement à une femme qui affirme qu’ils ont eu une liaison «aimante et consensuelle».
- par
- R.M.
Donald Trump a donc été inculpé mardi à New York pour des versements occultes qui auraient été effectués avant l’élection de 2016. Selon les documents judiciaires, il s’agissait de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes. L’une, très médiatique, concerne un versement à l’ex actrice de films X Stormy Daniels, pour qu’elle taise une relation extraconjugale supposée, remontant à 2006. Une seconde concerne un portier payé 30 000 dollars. Il avait soi-disant des preuves de l’existence d’un enfant caché de l’ancien président américain – ce qui semble faux, à en croire la presse américaine. La troisième affaire concerne un versement de 150 000 dollars à une femme, désignée par «Woman 1».
Son nom ne figure pas dans la procédure mais il s’agit d’une ancienne playmate, Karen McDougal, qui était sortie du silence, précise l’AFP. L’affaire avait été médiatisée mais reste peu connue.
Dans sa jeunesse, Karen McDougal a rejoint Playboy et remporté le titre de playmate de l’année en 1998. Elle a aussi été élue au deuxième rang des playmates des années 90 derrière Pamela Anderson. Elle a ensuite travaillé comme mannequin de fitness, a été actrice et est apparue dans quelques publicités.
Liaison de 10 mois
Dès 2006, le «New Yorker» a rapporté que Karen McDougal disait avoir rencontré Donald Trump au Playboy Mansion de Los Angeles, où il enregistrait un épisode de «The Apprentice». «Il m’a immédiatement pris d’affection, n’a cessé de me parler, me disant à quel point j’étais belle, etc.», écrira-t-elle plus tard, relate la BBC.
L’Américaine affirme qu’ils ont eu une liaison qui a duré 10 mois, entre 2006 et 2007, et qu’ils se voyaient «au moins cinq fois par mois». Elle a décrit leur relation comme «aimante et consensuelle». Donald Trump était alors déjà marié à Melania.
En 2016, à l’approche de l’élection présidentielle, l’ex playmate a accepté un accord de 150 000 dollars pour raconter son histoire exclusivement au tabloïd «National Enquirer». Sinon, elle n’avait pas le droit d’évoquer publiquement l’affaire présumée. Mais le «National Enquirer» n’a jamais publié l’article.
Acheter délibérément une histoire dans le but de l’enterrer est connu aux États-Unis sous le nom de «catch and kill», «attraper et tuer». Le tabloïd l’aurait fait pour protéger Donald Trump.
Excuses auprès de Melania
En 2021, la Commission électorale fédérale des États-Unis, chargée de faire appliquer la loi sur le financement des campagnes, a jugé que le journal avait violé les lois électorales en payant les droits sur l’histoire de Mme McDougal et en ne la publiant jamais. Pour cette commission il s’agissait d’une contribution de campagne illégale.
Trois ans auparavant, en 2018, l’ex playmate s’était publiquement excusée auprès de Melania Trump, l’épouse du milliardaire. «Je suis désolée. Je ne voudrais pas que l’on me fasse la même chose. Quand je regarde en arrière, je sais que c’était mal».
Selon son site web, Karen McDougal se décrit maintenant comme un modèle, une chroniqueuse, et s’active pour la prévention de la «maladie des implants mammaires». Elle affirme que ses implants l’ont rendue malade et les a fait retirer en 2017.
Donald Trump a toujours nié avoir eu une relation avec elle. Et, mardi, il a plaidé non coupable de toutes les charges portées à son encontre.