Guerre en UkraineL’accord sur les céréales à nouveau remis en cause par la Russie
Moscou a fixé comme condition la levée des restrictions occidentales visant le secteur agricole russe pour la poursuite des exportations de céréales ukrainiennes.
La Russie a appelé jeudi à lever les restrictions occidentales visant le secteur agricole russe sous peine de mettre fin le 18 mai à l’accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes. La diplomatie russe a mis en avant cinq exigences dans son communiqué, dont la reconnexion au système bancaire international SWIFT de la banque russe spécialisée dans l’agriculture Rosselkhozbank, la reprise des livraisons en Russie d’engins et pièces détachées agricoles, l’annulation des entraves pour assurer des navires et accéder aux ports étrangers.
Elle a également demandé le dégel des actifs de sociétés russes liées au secteur agricole situés à l’étranger et la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa, qui relie la Russie à l’Ukraine et permet la livraison d’ammoniac, un composant chimique très utilisé en agriculture.
«Sans progrès pour régler ces cinq problèmes systémiques (…) il ne peut être question d’évoquer un prolongement de l’Initiative de la mer Noire (ndlr: accord sur les céréales) au-delà du 18 mai», a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.
Conclu en juillet dernier, l’accord, qui permet d’exporter les céréales ukrainiennes via la mer Noire malgré le conflit, a été prolongé le 19 mars. Il a permis pour l’heure d’exporter plus de 27 millions de tonnes de produits agricoles.
Moscou a insisté sur une prolongation de soixante jours, plutôt que la reconduction tacite initialement convenue de 120 jours, en réclamant le respect de l’autre volet de l’accord, qui concerne ses propres exportations de produits agricoles, toujours entravées par les sanctions occidentales.