Hockey sur glaceRoger Karrer: «Il n’est pas question de devenir fous»
Le défenseur de GE Servette, qui reçoit Lugano vendredi lors de l’acte V des quarts de finale (2-2), ne veut surtout pas céder à la panique devant l’âpre résistance tessinoise.
- par
- Simon Meier
Deux jours après l’acte IV perdu à Lugano et avant l’épisode V de vendredi soir aux Vernets, comment va le corps?
Ça va bien. Après le long voyage du retour, on a eu un jour de congé. J’ai bien dormi, je me suis reposé. Et aujourd’hui (ndlr: jeudi), on s’est remis en mouvement, on s’est un petit peu activé en salle de force, puis un petit moment sur la glace. Donc oui, physiquement, ça va bien.
Et dans la tête? Ose-t-on vous demander dans quel état d’esprit vous avez débarqué à 5 heures du matin sur le parking des Vernets, après la défaite au Tessin?
C’est sûr que nous aurions préféré gagner. Mais nous savions que ce serait difficile là-bas. La bonne chose, en play-off, c’est que deux jours plus tard, tu reçois toujours une chance de bien faire contre la même équipe. Nous étions un peu tristes et fatigués, au moment que vous évoquez, à 5 heures du matin. Mais après un peu de sommeil, tout est de nouveau ok.
On est dans le grand classique: après l’acte III, on se disait que Lugano avait pris un gros coup sur la tête et là, c’est presque le contraire. Comment voyez-vous ça?
Quand on arrive en prolongation comme lors des deux derniers matches, il y a toujours un côté 50-50. On a eu plus de réussite sur le premier ici aux Vernets et eux sur le deuxième chez eux. Lugano, qui a très bien joué défensivement, a réussi à nous emmener à cette prolongation – et là, on ne sait jamais ce qui va se passer. Maintenant, on passe à la suite.
Est-ce difficile de ne pas devenir fou, face à cet adversaire qui ne vous laisse pas la moindre faille?
Il faut le dire: nous sommes en train de jouer aux échecs contre eux. Ils jouent des échecs défensifs et nous jouons des échecs offensifs. Ils sont très bons, leur gardien fait ses arrêts. Le plus important, c’est que nous restions patients. Il faut mettre plus de trafic devant leur but, tirer davantage, apporter juste un peu plus de dureté devant le but. Mais devenir fou ou se mettre à douter, non!
Cela semble être le but de Lugano, pourtant: vous rendre fous…
Oui, c’est ça. Ils restent très compacts et nous attendent. Mais je pense que nous avons la qualité, le talent, la volonté aussi pour trouver la solution et marquer des buts. Il n’est pas question de devenir fou ou nerveux, justement parce que c’est exactement ce que Lugano veut.
A titre plus personnel, en tant que défenseur relativement offensif, comment gérez-vous la balance arrière-avant?
Il s’agit toujours de bien estimer quel type de risque je prends lorsque je pars vers l’avant. Quand nous sommes menés au score, bien sûr, il s’agit d’en mettre un peu plus en ce sens. Tout en évitant de perdre le puck lorsque nous sommes à quatre devant – car ça revient vite sur notre but. Tout est question de lecture du jeu, de sentir le danger. Mais il est important, pour nous les défenseurs, de faire en sorte que l’équipe se crée davantage d’occasions.
A force de réfléchir pour trouver la faille face à ce Lugano, Genève risque-t-il de perdre en spontanéité?
Je ne crois pas que nous réfléchissions trop sur la glace. Nous jouons au hockey depuis que nous sommes petits et malgré l’enjeu, la pression, nous n’oublions pas l’importance du plaisir que nous avons à jouer. Nous sommes en train de vivre de bons moments, en équipe, nous avons envie d’aller sur la glace ensemble, d’accomplir quelque chose ensemble. Quoi qu’il arrive, nous n’avons pas le droit d’oublier ça: le plaisir que cela représente. Pour bien jouer, il faut être un minimum détendu.
Sinon, même si vous n’avez pas encore la date, imaginez-vous des vacances au Tessin ce printemps?
(Avec fermeté). Aucune chance.