Bande dessinéeMarini se déchaîne dans l’arène et dans les lits
Dans la suite attendue des «Aigles de Rome», l’auteur italo-suisse fait combattre les gladiateurs tandis que les amants de tous sexes se vautrent dans les intrigues du pouvoir.

Après nous avoir donné sa version de Batman, puis avoir rendu hommage aux polars des années 50 avec «Noir Burlesque», l’Italo-suisse Enrico Marini revient à sa série «Les aigles de Rome». Enfin, car le dernier tome datait de 2016! Le dessinateur, qui a passé la main sur la série «Le scorpion», retrouve donc ses personnages de Marcus et d’Ermanamer.
Rappelons que ce dernier a grandi comme otage germain à Rome et est devenu comme un frère pour Marcus, fils de général romain. Mais leurs chemins vont s’opposer, l’un se battant par la suite pour les Germains, l’autre pour Rome. Dans le tome 5, l’action se déroulait dans les forêts de l’Est, dans les brumes et les marais et l’armée romaine avait été écrasée par les Germains, tandis que la mère du fils de Marcus se faisait tuer et l’enfant enlevé.
L’érotisme sur papier
Changement total d’ambiance dans cette suite, puisque Marcus est rentré à Rome et plusieurs années ont passé. Cet album est très proche du film «Gladiateur», Marcus passant sa colère dans les arènes en tant que combattant volontaire et sans pitié. En coulisses, des intrigues se nouent pour renverser le nouvel empereur, Tiberius, auxquelles sont mêlées des femmes vénéneuses déjà rencontrées par le passé.
Des combats sanglants entre armées, on est passé aux luttes dans l’arène et, plus intimement, dans les lits, tous sexes confondus. Marini excelle dans l’érotisme et il en avait été un peu privé dans le froid de la campagne en Germanie. Il se rattrape allégrement, enchaîne sexe, violence et suspense avec la beauté graphique qu’on lui connaît. Cette série est particulière pour lui car ce fut la première qu’il a lui-même scénarisée. Et cela reste du tout bon péplum. Espérons que le tome 7 ne tarde pas autant à arriver.

«Les aigles de Rome», tome 6, d’Enrico Marini, Éd. Dargaud, 88 pages