GenèveEscort-girl tuée et brûlée: l’accusé charge son complice
Un Vaudois, jugé pour l’assassinat d’une prostituée en 2019, assure qu’il n’était pas présent dans l’appartement au moment du brigandage, qui a entraîné la mort de la victime.
- par
- Leïla Hussein
Le procès d’un quadragénaire accusé d’avoir assassiné une prostituée à Genève, avant de brûler son corps en France voisine, a débuté, lundi. Après plus de quatre ans derrière les barreaux, ce Vaudois a longuement expliqué le déroulé des faits, se perdant dans des détails et obligeant le tribunal à le rappeler à l’ordre.
La présidente, Sabina Mascotto, l’a mis face à ses contradictions et aux différentes versions qu’il a livrées au fil de la procédure. La dernière en date a été servie à l’ouverture du procès. L’homme a finalement admis s’être fait passer pour un client afin d’offrir une porte d’entrée à son complice pour dépouiller la victime. Toutefois, sa seule mission était de «faciliter le brigandage», qui devait se dérouler «sans embrouille». Selon lui, il n’a fait que choisir la cible, prendre rendez-vous avec elle et accompagner le jeune Français jusqu’à l’appartement, situé dans les beaux quartiers. «Il n’était pas question que je participe au vol», a-t-il insisté. «Pourtant, votre complice vous charge», a relevé la présidente. «Je suis entré, j’ai gazé. Le reste c’est lui», avait assuré le Français, condamné à 13 ans de prison pour cette affaire, en mars dernier à Annecy.
La version du Vaudois est diamétralement opposée. «Je n’étais pas dans l’appartement. La porte était fermée.» Il aurait découvert le corps sans vie de la femme après coup. Constatant son décès, il aurait décidé de mettre sa dépouille dans une valise avec d’autres effets personnels afin de simuler un départ en vacances. Les deux hommes auraient ensuite pris un taxi en direction d’Évian-les-Bains (F) pour faire disparaître le corps. Son implication s’arrête là. Selon lui, il n’a pas participé à la crémation ni à l’enterrement de la dépouille dans une forêt. Son complice s’en serait chargé sans son aide.
Condamné à de multiples reprises, le prévenu, qui a déjà passé six ans à l’ombre pour un précédent brigandage commis dans le canton de Vaud, risque plus de dix ans de prison. Le procès se poursuit toute la semaine.
Enterrée dans les bois
Le quadragénaire, issu d’une bonne famille, est accusé d’avoir organisé et participé au brigandage qui a coûté la vie à une escort-girl, avec un jeune complice français, le 9 septembre 2019. Après s’être introduit de force chez elle, pour la faire taire il aurait attaché un coussin et une taie d’oreiller sur sa tête avec des câbles électriques, l’étouffant durant de longues minutes.
Puis, toujours avec son comparse, il aurait placé son corps dans une valise pour le faire disparaître. La dépouille de la femme a été brûlée et enterrée dans les bois. Durant le procès, l’accusé, qui connaît bien le monde de la prostitution pour avoir sous-loué des appartements à des péripatéticiennes – il a également été poursuivi pour incitation à la prostitution – a fait preuve d’un calme olympien.