MobilitéMenace de référendum sur les extensions autoroutières
Berne prévoit quelque 5,5 milliards de francs pour de nouveaux aménagements, dont 911 millions dans la région de Nyon. L’association actif-trafiC dénonce un non-sens écologique.
C’est dans la région de Nyon, qu’un nouvel aménagement de l’autoroute est prévu pour fluidifier le trafic.
Maxime Schmid/Le MatinLa Commission des transports et des télécommunications du Conseil national a donné mardi son feu vert à un crédit de 911 millions de francs pour deux projets d’agrandissement de l’autoroute entre Le Vengeron-Coppet-Nyon. Ceux-ci devraient être réalisés à l’horizon 2030.
Ce projet vient s’ajouter à d’autres projets en Suisse alémanique pour un montant de 4,354 milliards de francs, autour de Berne et Bâle notamment. La majorité de la commission «estime que les routes nationales apportent une contribution importante à la desserte de la Suisse et relève que, si aucune extension n’est mise en œuvre, le manque de capacités conduira régulièrement à des embouteillages sur environ 20% du réseau en 2040».
Les autoroutes ou le climat?
L’ajout du chantier en Suisse romande a été accepté par 14 voix à 11. Pour les opposants: «Ces projets représentent un accroissement substantiel des capacités, lequel s’inscrit en faux contre les objectifs climatiques que la Suisse s’est fixés, et notamment avec l’objectif d’augmenter la part des transports publics».
Ces décisions de la commission, qui doivent être avalisées par les Chambres, ont fait bondir l’association actif-trafiC, qui avait déposé une pétition à Berne intitulée «Des milliards pour le climat, pas pour des autoroutes!» Dans un communiqué publié mardi, elle regrette: «Non seulement la commission n’a pas tenu compte des demandes de notre pétition, mais la facture a encore été gonflée en y ajoutant un projet de troisième voie autoroutière en Suisse romande pour 911 millions supplémentaires! Une aberration».
Référendum en vue
Constatant que les émissions de gaz à effet de serre dues au trafic ont continué de croître en Suisse, la conseillère nationale écologiste Franziska Ryser, coprésidente d’actif-trafiC, constate: «Les transports sont l’enfant terrible de la politique climatique, le seul secteur qui continue d’augmenter. Il manque clairement des mesures pour réduire efficacement les émissions de CO₂ dues au trafic». Et de conclure: «Si le Parlement maintient ses projets d’extension autoroutière, actif-trafiC lancera un référendum avec ses partenaires».