DiplomatieJoe Biden et Gustavo Petro affichent leur entente à Washington
Le président américain Joe Biden a reçu son homologue colombien Gustavo Petro jeudi à la Maison-Blanche.
Joe Biden et son homologue colombien Gustavo Petro, chef d’État fermement positionné à gauche, ont insisté jeudi à Washington sur leur entente en matière de lutte contre le changement climatique notamment, sans s’étendre publiquement sur certains points plus litigieux comme la lutte contre le narcotrafic.
La Colombie est un État «clé» sur le continent, a vanté le président américain, en recevant son homologue dans le Bureau ovale, et après lui avoir souhaité, avec un jour de retard, un joyeux anniversaire. Joe Biden, dans une courte allocution devant la presse, a évoqué les efforts «communs» des deux pays pour affronter le changement climatique et préserver la forêt amazonienne.
Il a aussi souligné que Colombie et États-Unis travaillaient «ensemble pour faire face au narcotrafic et répondre aux niveaux historiques de migration» en Amérique latine. Il a «remercié» son homologue pour l’accueil de migrants en provenance du Venezuela, et pour son «engagement franc et fort en faveur de la paix et des droits humains.»
Approche moins répressive
«La démocratie, la liberté et la paix sont notre programme commun», a dit ensuite Gustavo Petro. Le président colombien a par ailleurs appelé à un changement «en profondeur» de l’économie mondiale pour mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles.
Les États-Unis et la Colombie, derrière cette entente cordiale, ont leur lot de différends, notamment sur la lutte contre le narcotrafic, alors que la Colombie reste le premier producteur et exportateur de cocaïne au monde. Gustavo Petro, ancien guérillero et premier président de gauche de l’histoire du pays, élu à l’été 2022, prône une politique de «paix totale», qui ambitionne de mettre fin à un demi-siècle de conflit avec l’ensemble des acteurs armés.
Il entend pour cela accorder des avantages juridiques aux trafiquants de drogue qui se soumettraient à la justice, et ce alors que les États-Unis viennent de placer sur leur liste des dix individus les plus recherchés un chef guérillero, accusé par le FBI de trafic de drogue.
Approche moins répressive
Le président colombien a vivement critiqué la «guerre contre la drogue» menée par les États-Unis, et prône une approche moins répressive notamment sur les plantations de coca, ce qui inquiète les Américains. Lors d’un échange avec la presse après la rencontre, Gustavo Petro a affirmé qu’il avait demandé l’aide de Joe Biden pour développer une nouvelle approche plus ciblée à la campagne militaire soutenue par les États-Unis contre les narcotrafiquants en Colombie.
Prônant une approche centrée sur le renseignement, notamment financier sur les actifs des trafiquants, le président colombien a également affirmé avoir demandé davantage de navires et de drones pour cette lutte. Autre sujet bilatéral délicat: le Venezuela.
Gustavo Petro a appelé à lever les sanctions américaines contre le régime de Nicolás Maduro. Or l’administration Biden a indiqué qu’elle ne le ferait qu’en cas de reprise du dialogue politique dans le pays. «Une stratégie a été proposée (…) de tenir d’abord des élections avant de lever les sanctions, ou de manière graduelle, pendant que les étapes d’un calendrier électoral sont remplies, les sanctions également levées en parallèle», a déclaré le président Petro à la presse après la rencontre.