Logements pour employésAssouplissement de la loi pour les hôteliers étrangers
Comme les États, le National a accepté de faire une entorse à la Lex Koller pour permettre aux hôtels en mains étrangères de prévoir des logements pour leurs employés.
- par
- Christine Talos
Les hôteliers étrangers pourront construire ou acquérir des logements dans les communes touristiques dans le but d’y loger leur personnel. Après le Conseil des États en mars dernier, le National a accepté, lundi soir, par 103 voix contre 78, une motion du PLR Martin Schmid demandant un assouplissement de la Lex Koller.
Aujourd’hui, il est en effet difficile pour un hôtelier, surtout dans les destinations touristiques de montagne, d’engager des saisonniers, car soit il n’y a pas assez d’appartements disponibles, soit ils sont à un prix inabordable. Or «un hôtel demande beaucoup de personnel qui doit loger sur place. Les employés, en particulier de cuisine, doivent parfois faire quatre fois par jour le trajet entre travail et domicile», a abondé Sydney Kamerzin (C/VS) au nom de la commission.
La motion, soutenue par la droite, voulait donc que les hôteliers puissent bénéficier d’une exception à la Lex Koller afin de pouvoir trouver plus facilement du personnel et être ainsi davantage concurrentiels avec les établissements étrangers. «Après la crise du Covid-19, c’est un coup de pouce pour l’hôtellerie», a abondé Jean-Luc Addor (UDC/VS).
Contourner la Lex Koller
La gauche et le Conseil fédéral étaient opposés au projet, estimant qu’il s’agissait surtout de contourner la loi actuelle. «Les hôtels appartenant à des étrangers pourraient ainsi construire ou acheter des logements pour tous leurs employés, même si ces derniers peuvent facilement trouver leur propre logement», a expliqué la ministre de la Justice Élisabeth Baume-Schneider. «En outre, ils pourraient construire ou acheter des logements pour le personnel sans restrictions ou en dehors du lieu d’exploitation.»
Cette adaptation pourrait même permettre aux investisseurs étrangers qui n’exploitent pas d’hôtel d’acquérir des logements pour loger leur personnel. Il suffirait qu’ils louent ensuite l’immeuble à un hôtel ou un appart-hôtel pour y loger le personnel nécessaire, a-t-elle ajouté.
En outre, les difficultés de logement des gens du coin ne seront pas résolues. «Si les hôteliers étrangers ont le droit d’acheter des logements existants, cela aggravera la pénurie au détriment de la population locale», a-t-elle souligné. Ses arguments n’ont pas fait mouche.