Agriculture – Des élus vaudois volent dans les plumes des corneilles noires

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AgricultureDes élus vaudois volent dans les plumes des corneilles noires

Le conseiller national Olivier Feller vient d’interpeller Berne sur les dégâts causés à l’agriculture par ces oiseaux. La députée Marion Wahlen en a fait autant auprès du Conseil d’État vaudois.

Christine Talos
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Christine Talos
Les corneilles sont des animaux très intelligents.


Les corneilles sont des animaux très intelligents.

Reuters

C’est une interpellation inattendue que vient de déposer le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller auprès du Conseil fédéral. L’élu, secrétaire général de la Fédération romande immobilière notamment, s’inquiète en effet des dégâts causés par les corneilles non pas aux immeubles mais à l’agriculture.

«J’ai déposé cette interpellation à Berne conjointement avec la députée PLR Marion Wahlen qui en a fait de même au Grand Conseil vaudois», explique Olivier Feller qui se dit très intéressé par le monde paysan. «Nos deux interventions résultent d’une rencontre avec un agriculteur du district de Nyon confronté à ce problème, comme quelque 400 autres dans le canton de Vaud», ajoute-t-il.

Difficile de faire peur aux corneilles

«L’agriculture est régulièrement victime de dégâts causés par les corvidés, notamment les corneilles noires en bandes. Il en résulte des pertes de rendements et de revenus», soulignent les deux politiciens. Et d’expliquer que ce sont surtout les semis, les jeunes plantes de tournesol et de maïs ainsi que les cultures de céréales qui sont touchées. Ils pointent aussi les dégâts dans l’arboriculture et la viticulture. «Les corvidés cassent les jeunes pousses et abîment les fruits, les rendant inconsommables. En cultures maraîchères, ils peuvent arracher les plantons et détruire le cœur des salades, voire déchiqueter les voiles et les bâches», insistent-ils. Et ils rappellent qu’il est difficile de faire peur aux corvidés, qui sont loin d’avoir une cervelle d’oiseau et qui s’habituent très vite aux moyens d’effarouchement.

Du coup, les deux élus souhaitent notamment savoir si le Conseil fédéral et le gouvernement vaudois sont conscients du problème et si la législation permet de lutter efficacement contre les volatiles. Car ils soulignent que les directives cantonales et fédérales pour se débarrasser de ces volatiles battent un peu de l’aile. Vaud prévoit en effet que les corneilles noires en bandes puissent être chassées pendant 3 mois, Alors que la loi fédérale sur la chasse l’autorise de son côté pendant 6 mois, voire toute l’année si les oiseaux menacent de piller les cultures.

Qu’en est-il des indemnisations?

Et pour que les victimes des corvidés ne restent pas le bec dans l’eau, les deux élus veulent être au clair en ce qui concerne les indemnisations éventuelles. Dans son budget 2022, le Conseil d’État vaudois propose d’augmenter de 150’000 francs les ressources en vue de l’indemnisation des dommages causés par la faune sauvage aux cultures mais n’est pas clair sur les conditions d’octroi pour les agriculteurs lésés.

Et à Berne, la loi prévoit que les dommages causés par le gibier aux cultures «seront indemnisés de façon appropriée» par les Cantons, mais n’est pas claire non plus en ce qui concerne les dégâts causés par les corneilles. Olivier Feller souhaite enfin savoir si la Confédération est prête à mettre la main au porte-monnaie.

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