PolémiqueLa cohabitation difficile d’Eric Stauffer en Valais
Les relations entre le fondateur du Mouvement citoyens genevois et sa commune d’accueil, Arbaz (VS), se sont fortement dégradées ces derniers temps.
- par
- Eric Felley
L’ancien président du Mouvement citoyens genevois Eric Stauffer s’est installé en Valais en 2018. L’année suivante, il avait eu une querelle judiciaire avec le président du PDC du Valais romand d’alors, Serge Métrailler, au sujet du refus de son adhésion au parti. Cette année il est entré en conflit avec les autorités de sa commune de résidence, Arbaz, non loin de Sion. Rhône FM rapporte que dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, un ou des inconnus ont tagué des inscriptions sur certains panneaux de signalisation: «Stauffer dégage!»
Des travaux contestés
Pourquoi? D’abord, Eric Stauffer est entré en conflit avec sa commune d’accueil à la suite de travaux, notamment d’importants terrassements, qu’il a effectués sur ses parcelles dès 2019. À la suite d’intempéries, des dégâts ont été causés en aval. Ce qui a créé un premier conflit entre lui, la commune et le voisinage, dont l’actuel président d’Arbaz, Jean-Michel Bonvin, d’obédience chrétienne-sociale, élu en décembre 2020. La commune a demandé depuis une remise en conformité des lieux, que le propriétaire genevois conteste.
La préservation des bocages
Ensuite, dans le cadre d’un nouveau plan d’aménagement du territoire accepté en février dernier par l’Assemblée primaire, Jean-Michel Bonvin a réussi à faire passer l’idée inédite en Valais de mettre sous protection les haies et les bosquets, qui forment le paysage typique de bocages de cette région. Cela représente 13 hectares sur les 40 hectares de zones à bâtir qu’il aurait fallu sans cela dézoner. Chaque propriétaire est diversement concerné en fonction de la taille de ses haies, mais tous ont joué le jeu.
Stauffer dénonce «une nationalisation du terrain»
Tous ont joué le jeu, sauf Eric Stauffer, qui considère, cité par «Le Nouvelliste», que «c’est une nationalisation du terrain et une grave atteinte à la propriété privée». Sur «Rhône FM», il ajoute: «J’estime que cette commune dysfonctionne et qu’elle est en train de détruire la valeur des propriétaires fonciers». Sur le fond, se dessine également un conflit entre un Conseil communal qui a fait le choix de la biodiversité et un propriétaire qui estime que la nature doit être maîtrisée et qui ne veut pas «d’un souk sur sa parcelle».
L’unanimité du conseil
Fin juillet, le Genevois a écrit au conseiller d’État Frédéric Favre, chef du Département valaisan de la sécurité, des institutions et du sport, pour en faire une affaire personnelle, cité par «Rhône FM»: «Depuis l’accession de Jean-Michel Bonvin à la présidence de la commune d’Arbaz, a-t-il écrit, j’ai subi des menaces, des intimidations, un harcèlement continu, une multitude de procédures».
Le président Jean-Michel Bonvin n’entend pas polémiquer davantage: «Eric Stauffer a l’impression que la protection des haies et des bosquets a été faite uniquement contre lui, parce qu’il est opposé à la commune sur d’autres dossiers. Mais tous les propriétaires sont concernés et cette décision a été prise à l’unanimité du conseil.»