Caraïbes - Le bilan du séisme en Haïti s’alourdit et dépasse les 200 morts

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CaraïbesLe bilan du séisme en Haïti s’alourdit et dépasse les 200 morts

L’île caribéenne a été frappée par un tremblement de terre de magnitude 7,2 samedi matin. Le président américain Joe Biden a offert l’assistance des États-Unis au pays.

Le séisme qui a secoué la moitié sud-ouest d’Haïti samedi matin a causé la mort d’au moins 227 personnes, a annoncé la protection civile haïtienne dont le premier bilan faisait état de 29 décès.

«Le bilan du tremblement de terre a augmenté et est passé à 227 morts dont 158 dans le sud. Des centaines de blessés et de disparus» sont à déplorer, a indiqué l’administration sur Twitter.

«Les premières interventions, menées tant par les sauveteurs professionnels que par les membres de la population ont permis d’extraire de nombreuses personnes des décombres. Les hôpitaux continuent de recevoir des blessés» a ajouté la protection civile haïtienne.

État d’urgence décrété

Le tremblement de terre s’est produit vers 8h30 heure locale (14h30 en Suisse) à 12km de la ville de Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne Port-au-Prince, selon les données de l’Institut américain de géophysique (USGS).

Une alerte au tsunami a été lancée dans la foulée par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine avant d’être rapidement levée.

via REUTERS

«Le gouvernement a décidé ce matin de décréter l’état d’urgence pour un mois suite à cette catastrophe», a déclaré le Premier ministre Ariel Henry, appelant la population «à la solidarité» et à ne pas céder à la panique.

M. Henry doit se rendre sur les lieux du drame avec les autorités compétentes dans les prochaines heures, afin «d’évaluer la situation dans son ensemble».

Le président américain Joe Biden a quant à lui offert l’assistance des États-Unis à Haïti après le séisme meurtrier qui a frappé l’île, a indiqué la Maison-Blanche.

Le président a «autorisé une réponse américaine immédiate et chargé la directrice de l’agence américaine d’aide internationale (USAID), Samantha Powers, de coordonner cet effort», a indiqué à la presse un responsable de la Maison-Blanche ayant requis l’anonymat.

Maisons effondrées

La longue secousse a été ressentie sur l’ensemble du pays et des dégâts matériels ont été enregistrés dans plusieurs villes de la péninsule sud-ouest de l’île, selon des témoins interrogés par l’AFP.

Comptant plus de 200’000 habitants, l’agglomération de Jérémie a ainsi souffert d’importants dommages dans le centre-ville, constitué principalement d’anciennes maisons de plain-pied.

«Le toit de la cathédrale est tombé», a détaillé Job Joseph, habitant de Jérémie. «La grande rue est bloquée (...) C’est là qu’il y a toute l’activité économique de la ville».

«Les gens sont affolés, les parents sont avec leurs enfants dans les bras et quittent la ville car il y a des rumeurs de tsunami», a abondé Tamas Jean Pierre.

Une alerte au tsunami avait en effet été lancée dans la foulée du séisme par l’Agence nationale océanique et atmosphérique américaine avant d’être rapidement levée.

«Un bout de mur est tombé sur mon dos»

La ville de Jérémie, surnommée la cité des poètes, est relativement isolée du pays car la route nationale qui traverse la péninsule n’est pas encore achevée.

«J’étais à l’intérieur de chez moi quand ça a commencé à secouer, j’étais près d’une vitre et je voyais toutes les choses tomber», a raconté de son côté à l’AFP, Christella Saint Hilaire, 21 ans, qui vit dans la commune de L’Asile, près de l’épicentre du séisme.

«Un bout de mur est tombé sur mon dos mais je ne suis pas trop blessée», a poursuivi la jeune femme. «Plusieurs maisons se sont complètement effondrées.»

Sur des vidéos partagées en ligne, des riverains ont ainsi filmé des ruines de divers bâtiments en béton dont une église dans laquelle une cérémonie était apparemment en cours samedi matin dans la commune de Les Anglais, à 200km au sud-ouest de Port-au-Prince.

Séisme ravageur de 2010

Le pays le plus pauvre des Amériques garde encore en mémoire le séisme du 12 janvier 2010 qui avait ravagé la capitale et plusieurs villes de province.

Plus de 200’000 personnes avaient été tuées et plus de 300’000 autres avaient été blessées lors de la catastrophe.

Plus d’un million et demi d’Haïtiens s’étaient ensuite retrouvés sans logis, plaçant les autorités et la communauté humanitaire internationale devant le colossal défi d’une reconstruction dans un pays sans cadastre ni règles de bâtisse.

Sans parvenir à relever ce défi de reconstruction, Haïti qui est aussi frappé régulièrement par des ouragans, a en dix ans plongé dans une crise sociopolitique aigüe.

(AFPE)

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