KosovoLe principal parti serbe demande des élections dans le nord
La demande d’un scrutin intervient au lendemain d’une déclaration en ce sens du président serbe, Aleksandar Vucic – à qui la Liste serbe est fidèle.
Le principal parti serbe du Kosovo a demandé vendredi aux autorités kosovares d’organiser «dès que possible» des élections dans le nord, où les tensions grondent depuis des semaines, et enflent depuis des mois autour de ce scrutin.
«Nous demandons à Pristina d’organiser un scrutin extraordinaire pour les maires et les conseillers dans les quatre municipalités du nord, dès que possible», a déclaré le président de la Liste serbe (Srpska lista), Goran Rakic, à des chaines de télévision locales serbes.
Cette demande d’un scrutin intervient au lendemain d’une déclaration en ce sens du président serbe, Aleksandar Vucic – à qui la Liste serbe est fidèle. «Cette fois encore, nous allons écouter les conseils du président Vucic et nous disons que nous sommes prêts à prendre part à des élections dans le nord du Kosovo», a expliqué Rakic.
Démissions serbes
Depuis près d’un an, aucun serbe ne travaille plus dans les institutions de la région – police, justice … Ils ont tous démissionné en novembre 2022 quand Pristina a annoncé qu’il serait désormais interdit d’utiliser des plaques d’immatriculation serbes. Au printemps, la Liste serbe avait décidé de boycotter les élections organisées pour combler ce vide.
Des maires albanais avaient alors été élus – avec une participation de moins de 4%. Lorsqu’ils ont pris possession des locaux, des manifestations ont éclaté, tournant rapidement à l’émeute. Une trentaine de soldats de la Kfor, la force de l’OTAN au Kosovo, avaient été blessés.
Nouveaux embrasements en septembre
Après un été relativement calme, la région s’est à nouveau embrasée fin septembre, lorsqu’un commando composé de Serbes du Kosovo a tué un policier kosovar. S’en sont suivies plusieurs heures de violences, la découverte par les autorités kosovares d’un véritable arsenal de guerre, et l’arrestation d’un proche du pouvoir serbe, Milan Radoicic, qui a reconnu avoir été à la tête du commando.
Milan Radoicic a longtemps été le vice-président de la Srpska lista. Il a démissionné de ses fonctions après les derniers incidents. La Serbie refuse de reconnaître l’indépendance que le Kosovo, son ancienne province méridionale à majorité albanaise, a proclamée en 2008.