Ski alpinTout pour paraître calé sur les finales de Saalbach
Il ne reste théoriquement que quatre courses avant la conclusion de la saison de Coupe du monde. Qu’en retenir? Entre BD, trumpisme et soirée arrosée.
- par
- Rebecca Garcia - Saalbach
Deux super-G puis deux descentes, et la saison sera terminée. «Enfin», s’exclameront ceux qui en ont marre d’entendre parler de météo, de neige agressive ou de «il faut y aller porte après porte». Les autres verseront une petite larme. Toujours est-il qu’il reste encore quatre courses sur une piste qu’il faudra maîtriser du bout des lattes lors des Championnats du monde de 2025. C’est l’heure de revoir les bases.
«LGB» et «Odi» face aux Autrichiens
On dirait un titre de bande dessinée. Ce n’est pas Astérix et Obélix, mais bien Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt qui doivent résister aux skieurs autrichiens. Le Nidwaldien peut voir le globe de super-G lui filer entre les doigts et terminer dans l’armoire de Vincent Kriechmayr. Le même qui l’avait déjà privé d’une victoire à Wengen dans des circonstances particulières.
En descente, «Odi» doit contrer le Français Cyprien Sarrazin, qui ne pointe qu’à 42 points. Le métronome suisse est capable de plier la partie, mais on l’a aussi vu faillir. En géant à Saalbach, il avait été éliminé en deuxième manche. Il a ainsi mis fin à une série de neuf victoires dans la discipline.
Côté féminin, c’est aussi Lara Gut-Behrami qui mène le troupeau. La Tessinoise peut théoriquement être rattrapée par Stephanie Venier ou Conny Hütter en descente. En super-G, il n’y a que Conny Hütter et Federica Brignone qui peuvent encore lui ravir le globe de la discipline.
L’absence des uns, la bromance des autres
Les forçats du slalom et du géant étant déjà rentrés chez eux, il ne reste que les spécialistes de vitesse dans la station autrichienne. Le format des finales, qui se sont étalées sur deux semaines de compétition, n’a pas pour vocation de réunir le cirque blanc en une grande fête commune. Il vise à gagner davantage de spectateurs que les années précédentes, en proposant des courses le week-end.
Simplement, il manque certaines des stars du ski alpin, à l’image de Sofia Goggia (blessée), Mikaela Shiffrin (blessée), Aleksander Aamodt Kilde (blessé) ou encore Alexis Pinturault (blessé). Il n’y aura pas d’étreinte mignonne entre le Norvégien et l’Américaine après le passage de l’un, comme à Courchevel/Méribel en 2022.
Il y a par contre un Manuel Feller et un Atle Lie McGrath qui roucoulent d’amitié. L’Autrichien a rejoint le fan-club du Norvégien. Elle est peut-être là, la belle histoire d’amour (platonique) de ce cru 2024.
Feller, le party animal
D’ailleurs, l’Autrichien a largement fêté son globe de slalom devant son public. «Je suis bon pour les célébrations, donc pourquoi je ne célébrerais pas un tel moment?», avait-il lancé au micro de la FIS. «Célébrer» n’est que le prénom, puisque Manuel Feller et son équipe sont sortis jusqu’à 3 heures du matin. Le meilleur slalomeur de la saison s’est réveillé heureux avant de se rendre compte qu’il avait perdu son trophée.
Heureusement, avant de trop paniquer, il a reçu un appel du physiothérapeute. «Tu sais que ton globe est au lit avec nous?», a-t-il raconté sur ServusTV. Il l’a récupéré en très bon état. Il a quand même précisé qu’il avait dû le laver. C’est le jeu, quand un trophée joue parfaitement le verre à bière.
STOP THE COUNT?
Le point qu’on aimerait ne pas avoir à écrire: et s’il n’y avait aucune course à se mettre sous la dent ce week-end? Les prévisions météorologiques ne sont pas bonnes. Les organisateurs l’ont encore fait savoir mercredi soir, avant d’annuler l’entraînement prévu jeudi.
«Nous devons préserver le tracé au maximum. Nous essaierons demain (ndlr: jeudi) de préparer le super-G et travaillerons sur les lignes avant que la grande pluie arrive», a expliqué Peter Gerdol, à la tête du circuit féminin de Coupe du monde. Chose dite, chose faite. Les portes étaient bien visibles jeudi matin, alors qu’une pluie de plus en plus dense s’abattait sur les courageux venus skier dans la station d’Hinterglemm - située juste à côté de Saalbach.
L’espoir demeure dans la tête des organisateurs. Ce même espoir qui a été martelé tout au long de la saison. Si les compteurs devaient s’arrêter là, la victoire en super-G et en descente reviendraient à Lara Gut-Behrami et à Marco Odermatt.