Jura bernoisLe funiculaire a touché trop de subventions
La société qui gère le funi Saint-Imier/Mont-Soleil est censée rembourser un demi-million perçu indûment.
- par
- Vincent Donzé
La société propriétaire du funiculaire Saint-Imier/Mont-Soleil a touché trop de subventions cantonales et fédérales. Selon «Le Journal du Jura», un audit a confirmé la somme d’un demi-million utilisée à des fins contraires à leur attribution. Des irrégularités ayant été relevées dans la tenue des comptes, ce montant devrait être remboursé, mais la société réfute l’essentiel du rapport établi.
«Des indices de subventions croisées ont été découverts. L’audit mené a confirmé que les soupçons étaient fondés», a déclaré au «JdJ» Christian Aebi, chef de l’Office cantonal des transports publics et de la coordination des transports (OTP).
Aucun enrichissement
La société du funiculaire est accusée d’avoir investi une partie des subventions ailleurs que dans des activités de transport. L’acquisition de trottinettes est citée, alors que les subventions servaient à pérenniser les activités de transport. Selon la société qui gère le funi, la location de Trott’Energie et de Velectro, les excursions accompagnées à Segway, le téléski et le télébob ont remporté «un grand succès».
La société anonyme Funiculaire Saint-Imier/Mont-Soleil rétorque que l’audit «ne fait ressortir aucun enrichissement personnel ou acte malhonnête». Elle conteste «de nombreux points, notamment certains montants».
Depuis 2012, cette société est propriétaire du restaurant «Le Manoir», à Mont-Soleil. Selon l’OTP, il s’agit de mettre de l’ordre dans les comptes et de régler les problèmes constatés dans la comptabilité. La Municipalité de Saint-Imier est actionnaire et l’exploitation du «Funisolaire» n’est pas menacée.
Ce vendredi après-midi, la société Funiculaire Saint-Imier/Mont-Soleil a indiqué que sur ordre de ses commanditaires fédéraux et cantonaux, elle procédera à la vente «à court ou moyen terme» du restaurant «Le Manoir», située à côté de la station supérieure du funiculaire, «mais sans brader ce bien qui est parfaitement rénové et rentable».
Au sujet des activités annexes, «plusieurs intervenants ont souligné une évidence, à savoir la nécessité impérative d’un tourisme vivant et sain, pour assurer la pérennité du funiculaire», a communiqué la société Funisolaire, en citant «des activités certes externes au Transports régionaux voyageurs (TRV)», mais «parfaitement rentables» et «ni nouvelles, ni fondamentalement déplacées».
Par devoir de prudence, la société Funiculaire Saint-Imier/Mont-Soleil indique avoir provisionné le montant provisoirement réclamé par l’audit, augmenté des intérêts moratoires.