Paris/LondresDes objectifs chiffrés pour freiner les traversées de la Manche
Le Premier ministre anglais Rishi Sunak veut un accord avec la France pour limiter l’immigration illégale. Une position conciliante avec Paris qui contraste avec celle des gouvernements précédents.
Les traversées illégales de la Manche sont un sujet de discorde de longue date entre Paris et Londres.
Les deux pays se sont déjà accordés pour que le gouvernement britannique aide financièrement les autorités françaises à mieux surveiller les côtes françaises pour empêcher les départs.
Mais selon The Times, Rishi Sunak veut aller plus loin et veut un accord global avec des objectifs chiffrés de bateaux interceptés et des agents de la police britannique des frontières patrouillant en France.
Il souhaite également fixer des objectifs pour que 80% des demandes d’asile soient traités sous six mois, contre une moyenne de 480 jours, mais aussi durcir les conditions d’octroi de l’asile.
Une politique plus conservatrice
Plus de 38.000 migrants ont effectué la très dangereuse traversée de la Manche sur des embarcations de fortune depuis le début de l’année, plus que sur toute l’année dernière, déjà record.
Selon les autorités britanniques, jusqu’à 80% de ces nouveaux migrants sont désormais Albanais.
Rishi Sunak, lui-même petit-fils d’immigrés indiens, a adopté une position très dure sur l’immigration. Il soutient le projet controversé des gouvernements conservateurs précédents d’envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda, toujours suspendu à un examen par la justice.
Il a nommé également l’ultraconservatrice Suella Braverman au ministère de l’Intérieur, une décision interprétée comme un geste en direction de l’aile droite du Parti conservateur.
Contrastant avec les gouvernements précédents, très virulents envers la France, accusée de ne pas en faire assez, le nouvel exécutif a adopté un ton plus conciliant.
Le secrétaire d’Etat à l’Immigration Robert Jenrick a dit cette semaine vouloir une relation plus «constructive» avec Paris, en particulier pour prendre des mesures communes avec les autorités albanaises.