États-UnisToujours pas de décision dans l’affaire Maxwell
Malgré les craintes de la juge relatives à de potentiels futurs cas de Covid-19, le jury a repoussé une nouvelle fois son verdict.
Le jury du tribunal de New York, où comparaît l’ancienne mondaine britannique Ghislaine Maxwell pour trafic sexuel, a une nouvelle fois repoussé son verdict mercredi malgré la pression de la juge qui craint que l’épidémie de Covid-19 ne frappe les parties au procès.
Les six femmes et six hommes, qui ne parviennent pas depuis une semaine à s’entendre à l’unanimité sur la culpabilité ou l’innocence de Mme Maxwell, ont de nouveau demandé de relire les retranscriptions de plusieurs témoins au procès commencé le 29 novembre.
Notamment la déposition d’une psychologue des tribunaux, Elizabeth Loftus, axée sur les souvenirs supposément «tronqués» des victimes de violences sexuelles commises il y a un quart de siècle.
Ghislaine Maxwell, qui a eu 60 ans le jour de Noël, est en prison à New York depuis son arrestation à l’été 2020, poursuivie entre autres pour avoir fourni à son ancien compagnon, le financier américain Jeffrey Epstein, des jeunes filles mineures exploitées sexuellement entre les années 1994 et 2004.
Epstein s’est suicidé en prison à New York en août 2019, privant ses victimes d’un procès pour crimes sexuels.
Face à la lenteur des délibérations, la juge du Tribunal fédéral de Manhattan, Alison Nathan, s’était inquiétée mardi du «pic astronomique» des contaminations au variant Omicron du Covid-19 à New York. Elle a menacé les 12 jurés de les faire revenir en fin de semaine et durant le week-end du Nouvel An s’ils ne trouvent pas avant un verdict.
Retard préjudiciable
La justice s’alarme d’un «retard important» pour la conclusion du procès si jamais l’un des jurés, avocats ou juges tombe malade ou est cas contact soumis à une quarantaine.
«En disant cela, évidemment, je ne veux pas vous mettre la pression. Vous devez prendre tout le temps nécessaire», a toutefois assuré mercredi la juge Nathan.
De son côté, l’accusée a paru détendue, comme depuis le début de son procès, conversant avec ses avocats et un journaliste, vêtue d’un pull bordeaux et d’un pantalon noir assorti à son masque.
Depuis une semaine, les spéculations vont bon train dans la presse: notamment sur le fait que, selon la procédure pénale aux États-Unis, si les délibérations traînent en longueur, c’est le signe d’une mésentente profonde entre les jurés et donc l’espoir pour la défense que les débats reprennent depuis le début.
Détentrice d’une triple nationalité britannique, française et américaine, Ghislaine Maxwell risque des dizaines d’années de prison si elle est jugée coupable des six crimes qui lui sont imputés, tous en lien avec des violences sexuelles commises par Jeffrey Epstein sur les quatre victimes, mineures à l’époque des faits, et qui ont témoigné durant le procès.
La fille du magnat britannique de la presse Robert Maxwell (mort en 1991) plaide non coupable.