Succession Maurer: Le faux pas de la candidate UDC sur sa nationalité britannique

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Succession MaurerLe faux pas de la candidate UDC sur sa nationalité britannique

Michèle Blöchliger, candidate UDC pour le Conseil fédéral, a tenté de cacher sa double nationalité suisse et britannique. Malaise dans un parti qui se méfie… de la double nationalité.

Eric Felley
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Eric Felley
La conseillère d’État nidwaldienne a cherché à minimiser sa double nationalité britannique face à la presse.

La conseillère d’État nidwaldienne a cherché à minimiser sa double nationalité britannique face à la presse.

michele.blochliger.ch

C’est une cachotterie ou une maladresse qui pourrait lui coûter des voix dans sa campagne pour être la première femme UDC à siéger au Conseil fédéral, comme le raconte ce mercredi le «Tages-Anzeiger». Lundi, la conseillère d’État de Nidwald, Michèle Blöchliger, a annoncé qu’elle se lançait dans la course au Conseil fédéral pour la succession d’Ueli Maurer. Lors de sa conférence de presse, un journaliste lui a demandé s’il était exact qu’elle avait la double nationalité suisse et britannique. Celui-ci se basait sur l’article de Wikipédia qui la concerne.

La conseillère d’État lui a répondu par la négative: «L’anglais est ma deuxième langue maternelle, a-t-elle dit, car ma mère vient d’Angleterre. Mais je n’ai pas de passeport britannique. Ce qui est dans Wikipédia n’est pas juste». Après cette déclaration sans ambiguïté, les responsables de Wikipédia ont donc supprimé sa double nationalité de sa notice biographique.

Un passeport expiré il y a dix ans

Or des journalistes perspicaces ont pu démontrer qu’elle avait bien cette double nationalité. La candidate indiquait elle-même sur son propre site michele-bloechliger.ch: «Nationalité: CH et GB». Mise devant les faits, Michèle Blöchliger a admis son erreur et précisé qu’elle avait obtenu la nationalité britannique de sa mère, qu’elle disposait d’un passeport britannique, qui a expiré il y a plus de dix ans: «Je n’en ai pas fait délivrer un nouveau», a-t-elle expliqué au «Tages-Anzeiger». Toutefois, elle n’a pas entrepris de démarche pour renoncer à cette nationalité. Finalement, elle explique s’être exprimée «de manière imprécise et malheureuse», lors de la conférence de presse. «Je voudrais m’excuser auprès de Wikipédia», ajoute-t-elle.

Garantie de transparence

Mais pourquoi avoir voulu «oublier» cette double nationalité? Il n’est pas interdit d’avoir la double nationalité pour siéger au Conseil fédéral. Cependant l’UDC l’a toujours vue d’un mauvais œil. En 2017, Ignazio Cassis avait d’ailleurs renoncé à son passeport italien pour s’attirer les votes du groupe UDC. 

Enfin, les Chambres fédérales ont adopté en décembre 2021 une initiative du président de l’UDC, Marco Chiesa (UDC/TI), qui stipule que la double nationalité des parlementaires et des conseillers fédéraux doit être rendue publique afin de garantir plus de transparence. Voilà qui est un peu embarrassant pour la candidate nidwaldienne.

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