Bienne: un marronnier a fleuri deux fois

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SécheresseBienne: un marronnier a fleuri deux fois

Les arbres tirent la langue dans un milieu urbain, comme en témoigne une promenade dans la ville avec l’horticulteur municipal Markus Brentano.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

Un marronnier qui fleurit deux fois dans une cour d’école symbolise le réchauffement climatique dans le regard de Markus Brentano, responsable du Secteur des espaces verts biennois. «Ne jamais lâcher prise, pour un arbre, c’est un moyen de survie», indique cet horticulteur.

Dans les allées, les feuilles sont flasques quand elles ne sont pas desséchées: l’impact d’une saison trop sèche et trop chaude sera grand dans l’espace urbain, dans une génération: des essences méditerranéennes seront plantées, tandis que le hêtre migrera vers le nord.

Densité du feuillage

En parcourant le canal du Suze qui traverse Bienne d’Est en Ouest, Markus Brentano observe 18 bouleaux plantés il y a un demi-siècle. La densité du feuillage est un indicateur de vitalité et devant certains arbres, ce spécialiste fait de plus en plus la moue depuis 15 ans.

«Face au réchauffement climatique, les arbres développent des techniques de résistance», remarque-t-il. Pomper de l’eau qui s’évapore par les feuilles, ce n’est plus pas toujours possible, si bien qu’un chêne épaissit ses feuilles et qu’un bouleau s’habille de blanc comme un humain pour refléter le rayonnement et réduire l’évaporation.

La conseillère municipale Lena Frank sait ce qui lui reste à faire, avec la responsable du Service de l’environnement Daphné Rüfenacht: donner aux arbres davantage d’eau de pluie en retirant du bitume sur les trottoirs, leur consommation étant de 500 à 1000 litres par jour. Une fosse de plantation de 6 m2, c’est un minimum.

Parasite et maladies

«Avant de mourir, un arbre affaibli sera attaqué par les parasites et les maladies», prévient Markus Brentano. Pourquoi vouloir maintenir à tout prix des arbres en ville? «Ils sont un relais pour les insectes et les oiseaux», indique Daphné Rüfenacht, en précisant qu’à Berne, il y a davantage d’essences en ville qu’aux alentours. Un arbre en plus, c’est aussi de l’oxygène et de l’humidité de gagné!

Sur les 8300 arbres répertoriés dans l’espace public biennois, le Secteur des espaces verts en remplace 80 et en plante 20 supplémentaires chaque année, de préférence d’origine méditerranéenne. Même si l’érable champêtre et le charme tiennent bien le coup, jusqu’à présent…

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