Militante: elle rebat les cartes du genre dans le jeu de jass

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MilitanteElle rebat les cartes du genre dans le jeu de jass

Pourquoi n’y aurait-il que des rois qui battent les dames? Une artiste bernoise a décidé de revisiter le traditionnel jeu de cartes dans une version «respectueuse des genres».

Eric Felley
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Eric Felley
Le roi de cœur est dorénavant une reine!

Le roi de cœur est dorénavant une reine!

Anja

Avec ses rois barbus, ses dames coquettes et ses valets puissants, le jeu de jass reflète une vision genrée qui date d’un autre âge. Fort de ce constat, une artiste habitant la région de Berne, Anja, a revisité le traditionnel jeu helvétique (dans sa version française) en redistribuant les cartes, si on peut dire, entre les différentes figures.

«Enfin, s’exclame-t-elle, des reines qui règnent, des rois aimant les fleurs! Voici notre jeu de cartes traditionnel suisse dans sa version respectueuse des genres». Pour l’artiste, tout est parti du fait qu’elle voulait apprendre à sa fille à jouer au jass. Mais là, elles se sont rendu compte «qu’il n’y avait pas de reines», mais que «des rois qui battent les dames et valent plus qu’elles». Ainsi est venue l’idée d’équilibrer les genres en fonction de la force des cartes. Le roi de cœur devient une reine, tout comme le roi de carreau, la dame de trèfle devient un homme, tout comme la dame de cœur porte dorénavant la barbe.

Différentes cartes revues par l’artiste.

Différentes cartes revues par l’artiste.

Anja

Anja, qui dit ne pas être une passionnée de jass, mais de dessin, a récréé ainsi l’intégralité du jeu avec un travail graphiste très méticuleux et respectueux du style original: «Mon objectif était de dessiner des cartes de Jass qui, à première vue, restaient les mêmes, à la différence que tous les sexes pouvaient régner, être atout ou couper. Chaque carte gardant son rang et sa fonction dans le jeu».

Pour diffuser son nouveau jeu, elle a lancé la semaine dernière un crowdfunding sur «wemakeit» et l’argent qu’elle a obtenu a largement dépassé ses espérances. Elle avait besoin de 7750 francs pour lancer les premières impressions, elle en a obtenu déjà plus de 11 000.

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