FootballLes fans niçois regrettent l’interdiction de déplacement des Bâlois
Le Conseil d’État français a confirmé ce jeudi l’interdiction de déplacement des supporters du FC Bâle à Nice pour assister au match de Conference League. Leur absence dérange même les supporters locaux.
- par
- Rebecca Garcia
Un sentiment de honte a gagné certains supporters niçois. Les autorités des Alpes-Maritimes ont convaincu leurs homologues françaises d’interdire le déplacement des supporters bâlois, pour éviter tout débordement en vue du match de Conference League entre l’OGC Nice et le FC Bâle. L’annonce officielle est survenue mercredi matin, soit moins de 48 heures avant le début de la rencontre. Elle évoque les grèves en France, qui accaparent les services de sécurité, mais aussi le «comportement violent» des fans en rouge et bleu. La sanction ministérielle a été confirmée ce jeudi par le Conseil d’État.
Pourtant, tant le FC Bâle que les supporters niçois s’accordent à dire que le match aller s’est déroulé sans souci notoire. «Nous étions 2000 à Bâle, nous avons été accueillis à merveille par les autorités, les commerçants et les supporters locaux. Il n’y a eu aucun incident donc je ne comprends pas cette interdiction de déplacement», témoigne un Niçois.
«J’ai fait pas mal de déplacements pour l’OGC Nice en Europe ces dernières années et je peux vous garantir que je n’ai jamais ressenti autant de bienveillance et été aussi bien accueilli que par les autorités et les habitants de Bâle. Je suis très peiné pour nos amis suisses…», glisse un autre.
Un autre critique l’hypocrisie de ses autorités. «Là, vu qu’on a pu se déplacer à près de 2000 sans aucun incident notable, avec une fan-zone en centre-ville et un cortège jusqu’au stade très bien géré par les autorités, tous les Niçois trouvent la décision injuste et le timing est catastrophique», explique-t-il, ajoutant: «Les fans seront quand même là et sans aucun encadrement/organisation.»
Car les Bâlois ont effectivement choisi de quand même se rendre dans la cité azuréenne. Seize cars de la Muttenzerkurve étaient prévus depuis déjà quelque temps, et les supporters qui y prennent place ne semblaient pas très enclins à renoncer si peu de temps avant le match. Jour de congé, hôtel, envie de soutenir leur équipe: les motivations de maintenir le plan initial étaient nombreuses.
«Évidemment, les Bâlois ont une réputation sulfureuse, reconnaît encore un supporter, mais notre maire confond visiblement le mouvement ultra (qui fait du bruit et rien d’autre) avec les hooligans, qui ne représentent qu’un infime pourcentage des Bâlois ainsi que des supporters de n’importe quel club dans le monde.»
Réputation sulfureuse, à raison?
Pour les autorités françaises, les Bâlois ne sont donc pas les bienvenus. Chez les fans de l’OGC Nice, le regard est tout autre. Hadrien et ses amis ont choisi de se rendre dans la ville rhénane. «Au moment de louer un véhicule, nous nous sommes renseignés sur «l’historique» des supporters bâlois et notamment les «ultras» de Bâle, explique-t-il. Arrivant sur la fan zone prévue, j’ai trouvé le dispositif policier un peu faible au départ, mais finalement personne de Bâle n’est venu devant les supporters niçois pour attiser des tensions.»
Mieux encore: «Le reste de la soirée, à partir de minuit/minuit et demi, nous sommes restés dans des bars du centre-ville et là encore, nous avons croisé des supporters du FC Bâle avec qui nous avons refait le match.» Les autorités françaises ont bel et bien créé une certaine unité chez les supporters bâlois et niçois, en créant une animosité à leur égard.