Football: Nottingham Forest ou le retour en grâce d’un club légendaire

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FootballNottingham Forest ou le retour en grâce d’un club légendaire

Double vainqueur de la Coupe des clubs champions à la fin des années 70, le club anglais retrouve la Premier League après 23 ans de purgatoire.

André Boschetti
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André Boschetti
Arrivé en cours de saison à Nottingham Forest, le manager des Reds, Steve Cooper, n’a caché ni son immense bonheur ni son émotion au moment de fêter ce retour en Premier League, dimanche à Wembley.

Arrivé en cours de saison à Nottingham Forest, le manager des Reds, Steve Cooper, n’a caché ni son immense bonheur ni son émotion au moment de fêter ce retour en Premier League, dimanche à Wembley.

AFP

Dimanche après-midi, pendant que Lucerne et Schaffhouse luttaient pour arracher le dernier billet en jeu pour évoluer dans l’élite du football suisse la saison prochaine, Nottingham Forest et Huddersfield en faisaient de même en Angleterre. À Wembley, devant plus de 80 000 spectateurs, les autres Reds en ont profité pour signer leur retour en Premier League après avoir gagné 1-0 le dernier d’une série de barrages qui mettaient aux prises les clubs de Championship classés entre la 3e et la 6e place pour accompagner Fulham et Bournemouth à l’étage supérieur.

200 millions d’euros garantis

Un duel pas simplement sportif puisqu’il a aussi la réputation d’être le match le plus lucratif de la saison en Europe. Une promotion au sein de l’élite anglaise garantit en effet aux heureux élus un montant de quelque 200 millions d’euros, si l’on en croit une étude du cabinet d’audit Deloitte. Soit le montant – qui peut même grimper jusqu’à 350 millions - que peut espérer engranger un promu dans les trois années suivant sa montée, pour peu qu’il se maintienne au terme de sa première saison.

«Maintenant que nous retrouvons la Premier League, nous voulons être aussi haut que possible. Nous devons donner toutes les chances à l’équipe en amenant de bons joueurs.»

Evangelos Marinakis, le propriétaire grec de Nottingham Forest

Pour les plus jeunes, ce club historique ne signifie pourtant pas grand-chose. Ou peut-être se souviennent-ils seulement que c’est justement à Nottingham, une ville du centre de l’Angleterre, que Robin des Bois a bâti sa légende. Logique dans la mesure où Forest ne faisait plus partie du gotha anglais depuis 23 longues années. Entre 2005 et 2008, les Tricky Trees ont même connu le vrai calvaire avec trois saisons passées en 3e division.

La fastueuse ère Brian Clough

Une anomalie longtemps mal vécue par des fans plus habitués à fréquenter les hautes sphères du football anglais et européen plutôt que se frotter à de modestes viennent-ensuite. Car, pour ceux qui ne s’en souviendraient pas, Forest a été l’un des clubs phares du continent à la fin des années 70. Sous le règne de d’inoubliable Brian Clough, il a remporté deux Coupes d’Europe des clubs champions - l’ancêtre de la Ligue des champions - en 1979 et 1980. Deux victoires contre Malmö et Hambourg qui montrent aussi combien la hiérarchie du football a été bouleversée en quarante ans.

Pour l’anecdote, Nottingham Forest est même l’exemple unique d’une équipe ayant gagné davantage de fois le plus prestigieux des trophées européens (à deux reprises) que son championnat national (en 1978 seulement).

Au coup de sifflet final, les jeunes et moins jeunes supporters de Nottingham Forest ont laissé éclater leur joie, dimanche à Wembley.

Au coup de sifflet final, les jeunes et moins jeunes supporters de Nottingham Forest ont laissé éclater leur joie, dimanche à Wembley.

AFP

Un succès final qui a pourtant été long à se dessiner. Après un départ en championnat catastrophique - l’équipe figurait à l’avant-dernier rang à la mi-septembre - le boss grec du club, Evangelos Marinakis, qui est également le propriétaire d’Olympiakos Pirée, décide de licencier son coach, Chris Hughton, pour enrôler Steve Cooper. Un choix judicieux puisque le Gallois parvient à changer la dynamique et à rapprocher peu à peu Forest des premières places. Sans toutefois réussir à arracher à Bournemouth ce 2e rang synonyme de promotion directe en raison d’une défaite sur le terrain de son rival lors de l’ultime journée de championnat. Un coup dur dont les Tricky Trees se sont heureusement vite et bien remis.

Pas pour faire de la figuration

Après ces 23 longues années de purgatoire, pas question que cette aventure en Premier League soit aussi brève que la précédente. Douze mois seulement après avoir retrouvé l’élite, en 1998, Forest retombait en effet déjà dans l’anonymat. Un défi qu’Evangelos Marinakis se dit prêt à relever. «Comme je l’ai dit à mon arrivée ici, il y a cinq ans, a expliqué l’homme d’affaires grec peu après le dernier coup de sifflet, nous devions ramener Nottingham Forest là où était sa place. Mais maintenant, nous en voulons plus. Maintenant que nous retrouvons la Premier League, nous voulons être aussi haut que possible. Nous devons donner toutes les chances à l’équipe en amenant de bons joueurs.»

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