Football: Boris Cespedes: «Je sentais que mon histoire à Servette touchait à sa fin»

Publié

FootballBoris Cespedes: «Je sentais que mon histoire à Servette touchait à sa fin»

Après une vie de bons et loyaux services, l’enfant de Genève a quitté Servette sans «merci ni au revoir». Il évoque sa nouvelle aventure avec Yverdon Sport. 

Jérémy Santallo
par
Jérémy Santallo
Boris Cespedes sous le maillot servettien, c’est désormais de l’histoire ancienne.

Boris Cespedes sous le maillot servettien, c’est désormais de l’histoire ancienne.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

L’entraînement de récupération approche. La veille au soir, mardi, Yverdon Sport a dominé Bienne en match amical (2-1). Sur le terrain, Boris Cespedes (28 ans) a disputé à cette occasion sa deuxième rencontre avec le néo-promu en Super League. Débarqué dans le Nord-Vaudois depuis une semaine, l’enfant de Servette – il a rejoint l’académie à l’âge de 6 ans – va faire la navette quotidiennement entre Genève et le Stade municipal. Interview.

Boris, comment se passe votre arrivée?

L’acclimatation se passe vraiment bien. L’ambiance est très bonne dans le groupe et je me sens déjà à l’aise dans le vestiaire. C’était peut-être plus facile pour moi ici que dans un autre endroit, parce qu’il y a plein de gars que je connais, avec tous ceux qui sont passés par Servette. C’est toujours plus simple que si tu débarques dans un club où tu ne connais personne.

C’est Anthony Sauthier qui vous a convaincu de venir?

On a échangé un peu, mais c’est d’abord le projet des nouveaux dirigeants et leur discours, qui était assez ambitieux. Notre contingent est encore un peu court en joueurs, mais cela ne m’inquiète pas plus que ça pour l’instant, le mercato est encore long. Après, le fait que je sois proche de Genève, une ville que j’aime énormément, bien sûr que cela a pesé dans ma décision.

Ce départ de Servette, on peut en parler?

Le foot, c’est comme ça. Il y a souvent une fin à toutes les belles histoires. Cela faisait dix ans que j’étais dans le groupe professionnel. Mais ces dernières saisons, je sentais que mon histoire au SFC touchait à sa fin. J’avais aussi un peu envie d’un nouveau challenge, d’une nouvelle aventure. Mais je suis très content d’avoir pu participer à la dernière saison qui nous a permis d’atteindre les qualifications de la Champions League.

«Servette aura toujours une place spéciale dans mon cœur, c’est le club de ma vie»

Boris Cespedes, passé du SFC à Yverdon

Concrètement, comment s’est déroulé votre départ?

Je n’avais pas de relation avec la nouvelle direction. Mon départ s’est fait naturellement, même si je trouve qu’ils n’ont pas été très classe. Je n’ai pas eu de rendez-vous. Pas un merci, ni un au revoir. On ne s’est juste rien dit. C’est un peu triste quand même, non?

On vous a écrit?

Oui, des membres du staff, des coéquipiers avec qui j’étais proche et le président de la fondation (ndlr: Didier Fischer), qui est un grand homme et qui m’a envoyé un message sympa. Mais pas grand-chose de plus. Je sais qu’Anthony (ndlr: Sauthier) l’a très mal vécu, mais moi, c’est moins le cas.

Pourquoi?

Parce que je m’y étais préparé. Quand tu y penses profondément, cela fait un peu de peine dans le sens où tu as passé dix ans dans un club et tu pars comme si tu étais un inconnu. Mais je n’ai aucune rancœur, je n’en veux à personne. Servette aura toujours une place spéciale dans mon cœur, c’est le club de ma vie.

Vous espérez un clin d’œil du club, lors de votre venue à La Praille?

Non, je n’attends rien. Cela sera forcément particulier de revenir dans ce stade avec un autre maillot. Ça sera un peu bizarre mais ça ira (sourire).

Vous trouvez que l’on tourne trop vite la page, dans ce monde?

C’est comme ça partout, dans tous les clubs, à tous les niveaux. Je suis loin d’être une légende, mais même elles, on les oublie vite. J’en ai parlé un petit peu avec Anthony. Nous sommes dans ce milieu depuis toujours et on sait comment cela se passe à Servette en général. Donc cela ne nous surprend pas trop.

De vos dix ans en Grenat, il reste quoi?

La montée en Super League, c’est le tout premier souvenir qui me vient à l’esprit. Mais il y a en a d’autres. Les derbies contre Sion, mon premier match, mon premier but, mes débuts en première division. Ce sont autant de moments qui vous marquent une carrière.

Vous arrivez à Yverdon avec une certaine expérience. Pour jouer le rôle de guide?

C’est un grand mot (rires). Je viens juste d’arriver et je n’avais pas ce rôle à Servette. Dans l’idée, je dois être un leader et amener mon expérience de la Super League. Les gens vont forcément attendre beaucoup de moi et c’est un rôle que me convient. J’aurais plus de responsabilités qu’à Servette.

Ton opinion