L’éruption géante du Hunga Tonga a perturbé satellites et GPS

Publié

DécouverteL’éruption géante du Hunga Tonga a perturbé satellites et GPS

L’explosion du volcan qui s’est produite dans le Pacifique en janvier 2022 a provoqué des réactions jusqu’à 2000 km d’altitude.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
L’éruption du volcan vue depuis l’espace le 15 janvier 2022.

L’éruption du volcan vue depuis l’espace le 15 janvier 2022.

NASA/NOAA/AFP

En janvier 2022, la Terre a connu sa plus forte explosion depuis un siècle avec l’éruption du volcan Hunga-Tonga-Hunga-Haa’pai dans les îles Tonga. L’explosion de cette île a généré le panache volcanique le plus élevé jamais enregistré, 57 kilomètres de haut, et a déclenché des tsunamis aussi loin que les Caraïbes. Les scientifiques avaient ensuite découvert que l’éruption avait fait sonner la Terre comme une cloche.

Maintenant, ils ont constaté que l’explosion avait également perturbé les communications satellites et les GPS. Les scientifiques émettent depuis longtemps l’hypothèse que l’activité volcanique pourrait perturber la région F de l’ionosphère, qui s’étend entre 150 et 800 km de la surface de la Terre. Elle possède la plus forte concentration d’ions dans l’atmosphère, précise Space.com. Des perturbations des satellites peuvent se produire dans les zones équatoriales de l’ionosphère, où des trous se forment, appelés «bulles de plasma équatoriales».

Les scientifiques de l’Université de Nagoya, au Japon, ont découvert qu’après qu’une onde de choc de l’éruption a frappé l’ionosphère, des bulles de plasma équatoriales ont été détectées, s’étendant dans l’espace jusqu’à au moins 2000 kilomètres. C’est beaucoup plus loin que prévu par les modèles standards des bulles.

Prévenir les avions et les navires

Étonnamment, il y a également eu une augmentation soudaine de la densité électronique et une augmentation de la hauteur de l’ionosphère jusqu’à plusieurs heures avant l’arrivée initiale de cette onde de choc. Cette réponse rapide pourrait être due aux ondes atmosphériques de l’éruption interagissant avec les ions chargés électriquement dans l’ionosphère, entraînant un déplacement rapide de l’énergie le long des lignes de champ magnétique terrestre.

Ces informations, publiées dans la revue «Scientific Reports», pourraient s’avérer très utiles. Elles ne permettront pas aux scientifiques d’empêcher les perturbations sur les communications par satellite et les transmissions GPS causées pas ces bulles, mais «nous serons en mesure d’alerter les opérateurs d’avions et de navires qui devraient traverser la région d’occurrence des bulles de plasma à l’avenir», a déclaré a déclaré l’auteur principal de l’étude, Atsuki Shinbori.


Ton opinion

1 commentaire