France - La famille de Dinah porte plainte pour «homicide involontaire»

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FranceLa famille de Dinah porte plainte pour «homicide involontaire»

Jeudi, les proches de l’adolescente qui s’est donné la mort à Mulhouse, en France, ont saisi la justice. La jeune fille était harcelée à l’école et avait choisi d’en finir, au début du mois d’octobre.

Le frère et les parents de Dinah défilent à Mulhouse, le 24 octobre, en hommage à l’adolescente.

Le frère et les parents de Dinah défilent à Mulhouse, le 24 octobre, en hommage à l’adolescente.

AFP/Photo d’archives

La famille de Dinah, lycéenne alsacienne de 14 ans qui s’est suicidée après avoir été victime de harcèlement scolaire selon ses proches, a porté plainte jeudi pour «harcèlement», «homicide involontaire» ou encore «incitation au suicide», a-t-on appris auprès de leur avocate.

Cette plainte, signée par les parents et un frère de Dinah, a été adressée dans la journée au parquet de Mulhouse qui a déjà ouvert deux enquêtes pour harcèlement et recherche des causes de la mort. «C’est une plainte contre X, mais en deux parties, qui dénonce à la fois les faits commis par les élèves, et les faits commis par la direction du collège», a précisé à l’AFP Me Laure Boutron-Marmion, avocate de la famille.

«Provocation au suicide»

À l’encontre d’élèves qu’elle qualifie d’«harceleurs», la famille porte plainte pour «harcèlement» et «provocation au suicide», pour des faits qui se sont déroulés entre 2019 et 2021, en classes de 4e et de 3e. La famille produit des conversations entre collégiens issues de réseaux sociaux et d’applications de messagerie en ligne, ainsi que deux enregistrements sonores de Dinah.

Ces pièces «montrent le désarroi dans lequel elle était», a indiqué Me Laure Boutron-Marmion, estimant qu’«elles permettent de mieux comprendre le puzzle de haine qui s’était mis en place autour d’elle».

«Attitude passive»

La plainte dénonce aussi «l’attitude passive de l’encadrement du collège», sous trois autres chefs, «complicité de harcèlement», «omission de porter secours» et «homicide involontaire», a détaillé l’avocate. «L’attitude de l’encadrement du collège a été à ce point passive qu’en deux ans, il n’y a eu aucune prise de contact de la direction du collège avec la famille, même après la tentative de suicide de Dinah, en mars 2021», a déploré Me Boutron-Marmion.

«Sur toute cette période, il n’y a eu qu’un seul rendez-vous, avec le conseiller principal d’éducation, et l’infirmière», selon l’avocate. Dinah, scolarisée en classe de seconde, avait été retrouvée sans vie au domicile familial de Kingersheim, près de Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5 octobre.

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(AFP)

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