Guerre en UkraineL’Ukraine annonce avoir tué un cinquième général russe
Kiev affirme que le commandant de la 49e armée a péri dans le bombardement d’un aérodrome. De son côté. Moscou admet avoir perdu 1351 de ses soldats.
- par
- Michel Pralong avec AFP
Kiev a affirmé vendredi avoir à nouveau tué dans des combats un général russe, dans le sud de l’Ukraine, selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovytch. «Nos troupes ont tué le commandant de la 49e armée du district sud de la Russie, le général Iakov Rezantsev, dans un bombardement de l’aérodrome de Tchornobaïvka», situé dans la région de Kherson (sud), a déclaré M. Arestovytch dans un message vidéo. Cela constituerait, selon l’Ukraine, le cinquième général tué depuis le début de l’attaque russe.
La Russie a confirmé à ce jour la mort en Ukraine du seul général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19. Il aurait été tué le 3 mars.
Mais selon Kiev, le général Vitaly Guerassimov aurait été tué, lui, le 7 mars à Kharkiv, Le 11 mars, c’est le Major Général Andrey Kolesnikov, commandant de la 4e division blindée Kantemirovskaya qui serait tombé au combat. Puis, le 15 mars, c’est le général Oleg Mityaev, qui aurait péri lors du siège de Marioupol, selon le «Daily Mail».
Impréparation de l’armée
Tous les analystes consultés par l’AFP convergeaient vers l’étonnante impréparation de l’armée russe avant l’offensive. Alexander Grinberg, analyste au Jerusalem Institute for Security and Strategy (JISS), relève que si les conditions de la mort de Guerassimov restent encore inconnues, Soukhovetski a été semble-t-il tué par un sniper. «Il a été tué deux jours après le début de l’opération parce que personne n’avait vraiment jamais envisagé la guerre» en Russie, a-t-il expliqué à l’AFP.
«Ils ont pensé que ce serait une opération de type policier pour mettre un gouvernement loyal à Moscou à la place de Zelensky», a-t-il ajouté. «C’est impossible qu’un officier de ce rang soit si près des combats».
Elie Tenenbaum, chercheur de l’Institut français des relations internationales (IFRI), estime pour sa part que la présence sur le terrain de gradés de ce niveau témoigne de ce que Moscou «demande aux généraux d’être en tête de leurs troupes et de prendre des risques» pour compenser une situation morale difficile des troupes.
Livrer des armes à l’Ukraine est «une erreur»
Ce vendredi, la Russie a reconnu la mort de 1351 de ses soldats depuis le début de son offensive militaire en Ukraine, accusant les pays occidentaux de commettre une «erreur» en livrant des armes à Kiev. Depuis le début de l’intervention en Ukraine le 24 février, «1351 militaires ont été tués et 3825 blessés», a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe Sergueï Roudskoï lors d’un point de presse.
Le précédent bilan officiel de Moscou, datant du 2 mars, faisant état de 498 soldats russes tués en Ukraine. Kiev, de son côté, fait état de pertes beaucoup plus lourdes dans les rangs de l’armée russe.
M. Roudskoï a également qualifié de «grosse erreur» la livraison d’armes à Kiev par les pays occidentaux. «Cela prolonge le conflit, augmente le nombre de victimes et n’aura aucune influence sur l’issue de l’opération» a-t-il déclaré. Il a en outre ajouté que la Russie «répondrait en conséquence» si l’Otan mettait en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ce que Kiev réclame sans succès depuis plusieurs semaines.
Par ailleurs, la Russie a accueilli 419 736 réfugiés originaires de l’est de l’Ukraine depuis le début de l’opération, a déclaré Mikhaïl Mizintsev, directeur du Centre national russe de gestion de la défense, lors de la même réunion avec la presse. «L’armée russe va continuer de mener cette opération militaire spéciale jusqu’à ce que tous les objectifs soient atteints», a de son côté affirmé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.