EspagneL’activité touristique devrait frôler cet été son record de 2019
Malgré la spirale inflationniste, la deuxième destination mondiale avant la pandémie devrait retrouver de sa superbe.
«La fièvre du voyage qui s’est répandue dans toute l’Europe ces derniers mois» après deux années de restrictions sanitaires s’est traduite par un «rebond fulgurant de la fréquentation touristique» sur le territoire espagnol, a assuré mercredi l’organisation patronale Exceltur. Au vu de ce fort redémarrage, les professionnels du secteur «prévoient un été très similaire à celui de l’avant pandémie en termes de recettes», a-t-elle ajouté dans son rapport trimestriel, qui fait état d’une «explosion de la demande», tant espagnole qu’européenne. Selon José Luis Zoreda, vice-président d’Exceltur, les destinations qui devraient le plus profiter de cette reprise sont les îles Canaries, les îles Baléares et le littoral andalou, où la fréquentation devrait même être légèrement supérieure à celle de 2019.
Industrie prospère
Le produit intérieur brut (PIB) généré par le tourisme devrait atteindre cette année 151,8 milliards d’euros, quasi autant en francs, soit 10 milliards de plus que la prévision initiale, malgré un début d’année «franchement mauvais», d’après le responsable d’Exceltur. Ce chiffre est légèrement inférieur à celui de 2019 (155 milliards) mais en très forte hausse par rapport à ceux de 2020 (52 milliards) et de 2021 (88 milliards), fortement affectés par les mesures mises en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Marges à la baisse
D’après Exceltur, cette hausse de la fréquentation et des dépenses touristiques ne se reflétera cependant pas totalement sur le résultat des entreprises du secteur, confrontées à «une forte augmentation des coûts», notamment dans l’énergie et l’alimentation. La hausse des prix touristiques par rapport à l’avant-pandémie a ainsi atteint 7% fin mai, selon Exceltur, contre 10,6% en moyenne dans l’ensemble de l’économie espagnole. «Tous les surcoûts n’ont pas pu être répercutés», ce qui rogne «les marges des entreprises», a souligné Oscar Perelli, directeur des études d’Exceltur. L’organisation patronale dit par ailleurs s’inquiéter de l’impact d’une possible «surfréquentation». Il faut éviter que «cet envol de la demande» ne se traduise par une «saturation nuisant au final à la réputation du secteur», a déclaré José Luis Zoreda.