Chantier ferroviaire en Savoie (F)Les soutiens au Lyon-Turin se font entendre deux jours avant les opposants
En Savoie, des élus et des habitants de la vallée de la Maurienne ont clamé, jeudi, leur envie de voir le projet transalpin de ligne de chemin de fer aboutir. Ce week-end, les écologistes occuperont le terrain.
En France, environ 200 personnes, dont de nombreux élus, se sont rassemblées, jeudi, dans la vallée de Maurienne, en soutien au chantier controversé de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, avant un week-end de mobilisation de ses opposants.
Des élus, maires, députés et sénateurs de Savoie, mais aussi des habitants de la vallée se sont réjouis que le ministre des Transports, Clément Beaune, ait commencé à chiffrer l’enveloppe prévue par l’État pour la construction des voies ferrées côté français. Tous en appellent aussi à «des décisions pour la suite», alors que le gouvernement n’a toujours pas arrêté le tracé des 150 kilomètres de voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne.
Un «intérêt économique et touristique»
«L’intérêt de la ligne n’est plus à démontrer, économique, touristique», a affirmé Jean-Paul Margueron, président de la communauté de communes, en montrant des résidences en construction autour de la gare. «Le Lyon-Turin, ce n’est plus un projet, c’est déjà une réalité dans notre territoire, dans nos aménagements», a renchéri Philippe Rollet, maire de Saint-Jean-de-Maurienne.
Nombre d’élus ont aussi fustigé le discours des «donneurs de leçons» «venus de l’extérieur, de Lyon, de Paris», en référence à la prochaine manifestation des opposants au projet. «Le Lyon-Turin est éminemment écologique», a appuyé Émilie Bonnivard, députée de Savoie, mentionnant les gains annoncés en termes de trafic et d’émissions de CO2. «Mettre le fret sur les rails plutôt que la route, il n’y a pas plus écologique!» a approuvé Hervé Gaymard, le président du département de Savoie.
Rodolphe Gilbert-Collet, jeune retraité mauriennais de 63 ans, se soucie pour sa part de l’avenir de sa vallée: «Il y a un coup à jouer, je veux qu’on lègue quelque chose qui a du potentiel à nos enfants.» Élise, 78 ans, est venue manifester avec un panneau «Haut les cœurs pour le Lyon-Turin». Celle qui a grandi dans la vallée «voit la pollution» et dénonce le «fort trafic des voitures».
Un impact écologique sur l’eau
Les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens ont de leur côté prévu de manifester samedi, pour dénoncer l’impact écologique, notamment sur l’eau, de ce chantier «ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins», qui va «détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du vivant».
Les organisateurs souhaitent un rassemblement «pacifique» et «sans affrontement», comme l’a dit Philippe Delhomme, militant associatif et ancien maire adjoint du village de Villarodin-Bourget, près de Modane, lors d’une récente présentation à Lyon. Quatre mille personnes sont attendues à la manifestation de samedi, selon le ministère de l’Intérieur, dont de 400 à 500 «radicaux».