KenyaRare naissance de jumeaux éléphants
Dans une réserve au nord du Kenya, une éléphante a mis bas deux petits, un phénomène qui ne se produit qu’une fois sur 100. Les premières semaines ne sont pas sans danger.
Cela n’arrive qu’une fois sur 100: une éléphante a donné naissance à des jumeaux dans la réserve de Samburu, dans le nord du Kenya, a annoncé jeudi une association de protection de cette espèce menacée. L’association Save the Éléphants a indiqué que les jumeaux – un mâle et une femelle – avaient été repérés le week-end dernier par des guides lors d’un safari dans cette réserve située à environ 300 kilomètres de la capitale Nairobi.
Des vidéos montrent les nouveau-nés, âgés de seulement quelques jours, apprivoisant leur nouvel environnement de savane aux côtés de leur mère prénommée Bora et de leur frère aîné, né en 2017. Les éléphantes ont la plus longue durée de gestation de tous les mammifères, portant leurs petits durant près de 22 mois et donnant naissance environ tous les quatre ans.
«On trouve rarement des jumeaux parmi les populations d’éléphants, ils ne représentent qu’environ 1% des naissances», a déclaré dans un communiqué le fondateur de Save the Éléphants, Iain Douglas-Hamilton, tout en appelant à la prudence.
«Très souvent, les mères n’ont pas assez de lait»
Les jumeaux éléphants ne s’en tirent pas toujours: les derniers jumeaux nés à Samburu en 2006 n’ont survécu que quelques jours. «Très souvent, les mères n’ont pas assez de lait pour nourrir deux petits», explique Douglas-Hamilton dans un communiqué: «Les prochains jours seront critiques pour les nouveaux jumeaux, mais nous croisons tous les doigts pour qu’ils survivent».
On compte environ 36’280 éléphants au Kenya, selon les chiffres du premier recensement national de l’ensemble de la faune sauvage du pays réalisé en 2021. Ce chiffre constitue une augmentation de 12% par rapport à la population enregistrée en 2014, lorsque le braconnage pour l’ivoire était plus élevé.
Population en berne
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a averti l’année dernière que le braconnage et la destruction de l’habitat, en particulier en raison de la conversion des terres pour l’agriculture, avaient un effet dévastateur sur le nombre d’éléphants à travers l’Afrique.
La population d’éléphants de savane africaine a plongé d’au moins 60% au cours des 50 dernières années, ce qui a entraîné le reclassement de cette espèce comme «en danger» dans la dernière mise à jour de la «Liste rouge» des espèces menacées de l’UICN.