FranceUne fillette meurt dans l’incendie d’une copropriété dégradée
Dans l’Essonne, un feu s'est déclenché à 3h00 du matin dans un appartement et se serait propagé au logement voisin occupé par une femme et sa fille. Le maire dénonce le «mal-logement».
«Le mal-logement et la suroccupation tuent», a dénoncé mercredi le maire de Grigny (Essonne) Philippe Rio après qu’une fillette de 9 ans est décédée suite à un incendie à Grigny 2, deuxième plus grande copropriété d’Europe gangrénée par la suroccupation. «Dans la copropriété dégradée de Grigny 2, une fillette de neuf ans est décédée suite à un incendie, et huit blessés, dont la mère, sont à déplorer», a commenté l’édile sur X mercredi matin, disant que sa ville était mobilisée «avec les services de l’Etat face à ce drame tragique».
«Un dramatique incendie à Grigny a causé la mort d’un enfant et a blessé 8 personnes, mes pensées vont aux victimes et à leurs proches», a pour sa part réagi le ministre délégué chargé du logement Patrice Vergriete sur le même réseau social, précisant s’être «entretenu avec le maire pour l’assurer du soutien de l’Etat» et «saluer le courage» des secours sur place.
Pronostic vital de la mère engagé
La mère de l’enfant a été grièvement blessée dans cet incendie survenu dans la nuit de mardi à mercredi et son pronostic vital est engagé, a indiqué le parquet d’Evry à l’AFP. Le voisin chez qui le feu aurait démarré a été placé en garde à vue et une enquête a été ouverte pour «homicide involontaire». L’incendie, d’«origine indéterminée» à ce stade selon le parquet, s’est déclenché à 3h00 du matin «dans un appartement occupé par un homme, et se serait propagé dans l’appartement voisin occupé par une femme et sa fille».
Le cabinet du maire évoque pour sa part auprès de l’AFP la piste «a priori» d’un appartement «suroccupé et dégradé». »A priori le problème [qui a causé l’incendie] est d’origine électrique», a-t-il commenté, car souvent dans les appartements dégradés de cette copropriété, «on surutilise les équipements électriques». Cinq habitants de l’immeuble intoxiqués par la fumée ont été transportés à l’hôpital «mais leur pronostic vital n’est pas engagé», précise encore le parquet.
Cellules psychologiques
Selon une source policière, cinquante personnes ont été évacuées à l’occasion de ce sinistre et 10 victimes se trouvent dans un «état léger». Le feu a pris au 4e étage d’un immeuble en comptant 15, ajoute cette source. Des cellules psychologiques ont été mises en place dans trois écoles élémentaires et une école maternelle de Grigny pour «les enfants qui ont vu l’incendie, qui vivaient dans l’immeuble, et ceux dont le logement a été affecté», détaille encore la mairie. Les services de la ville travaillent actuellement à trouver où loger en urgence les personnes évacuées. Les investigations concernant le sinistre ont été confiées à la sûreté départementale de l’Essonne.
Grigny 2, vaste quartier de 5000 logements et d’au moins 17’000 habitants, se situe dans un quartier prioritaire de Grigny, une des communes les plus pauvres de la région parisienne. Les marchands de sommeil y pullulent depuis des années dans les copropriétés dégradées et surendettées, contre lesquelles l’équipe municipale se mobilise à coups de permis de louer et de signalements au parquet d’Evry.