BélarusDouze ans de prison requis contre Maria Kolesnikova, figure de la contestation
L’opposante bélarusse au président Loukachenko est jugée à Minsk aux côtés de son ex-avocat pour «complot visant à s’emparer du pouvoir» et «création d’une formation extrémiste».
Le Parquet bélarusse a requis mardi 12 ans de prison à l’encontre de Maria Kolesnikova, l’une des grandes figures de la contestation, accusée d’avoir voulu renverser le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko.
Délibérations à huis clos
Le procès de Mme Kolesnikova, 39 ans, commencé début août, couronne des mois d’élimination de toute contestation au Bélarus avec arrestations massives, exils forcés d’opposants et liquidation d’ONG et médias indépendants.
Emprisonnée depuis 11 mois, cette grande figure de l’opposition au président bélarusse est jugée aux côtés de son ex-avocat, Maxime Znak. Ils sont tous deux accusés de «complot visant à s’emparer du pouvoir», d’»appels à des actions portant atteinte à la sécurité nationale» et de «création d’une formation extrémiste".
«Kolesnikova et Znak encourent jusqu’à 12 ans de prison. Les délibérations à huis clos ont eu lieu aujourd’hui et le procureur a requis cette peine», a indiqué le service de presse de Viktor Babaryko, autre grand rival du président Alexandre Loukachenko lui-même condamné à 14 ans de prison en juillet et pour lequel les deux accusés ont travaillé.
Verdict attendu le 6 septembre
Lors de l’audience de mardi, «Maxime s’est exprimé sur la partie juridique et Maria a eu une intervention plus émotionnelle. Elle a parlé de ses valeurs et de celles de l’équipe de Babaryko», a encore indiqué cette source.
Le verdict dans cette affaire devrait être prononcé le 6 septembre.
Maria Kolesnikova avait été arrêtée en septembre après avoir résisté de manière spectaculaire à une tentative des autorités de l’expulser de son propre pays en sautant d’une fenêtre de voiture et déchirant son passeport.
Depuis la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko il y a un an, suivie de manifestations historiques contre le pouvoir, les autorités bélarusses mènent une répression sans relâche. Des milliers d’opposants ont été arrêtés ou ont dû s’exiler.