FootballUne succession de petits couacs qui pourrait coûter cher au LS
Contraints au nul par Schaffhouse vendredi, les hommes de Magnin ne profitent que partiellement des faux pas de Wil et Thoune. Après le revers de Bellinzone et les deux points perdus à Vaduz, cela commence à faire beaucoup.
- par
- André Boschetti
Les chiffres bruts disent que, malgré le décevant partage des points concédé contre Schaffhouse vendredi soir, le Lausanne-Sport a tout de même réalisé une bonne opération comptable puisqu’il chipe la deuxième place, synonyme promotion directe, à ce FC Wil battu dans les arrêts de jeu par Stade Lausanne Ouchy (1-2). Et que cette unité supplémentaire lui permet de garder sa bonne marge de six longueurs sur le FC Thoune, tenu en échec lui aussi, par Xamax à la Maladière (1-1).
La réalité est pourtant bien différente. Contre une équipe désormais privée de véritable objectif, les Lausannois ont, à notre sens, plutôt à nouveau raté une belle opportunité de prendre un peu leurs distances sur Wil. Et, surtout, celle de mettre la pression sur le leader Yverdon en revenant à sa hauteur avant que les Nord-Vaudois entreprennent le long déplacement jusqu’à Vaduz, dimanche. Pas superflu une semaine avant un derby vaudois qui pourrait éclaircir quelque peu cette âpre lutte pour la promotion.
Après les trois points perdus à Bellinzone le 7 avril, puis les deux égarés à Vaduz le week-end passé, l’accumulation de contre-performances face à des adversaires de bas de tableau commence à peser lourd.
Une situation qui n’a pourtant pas l’air de trop préoccuper Ludovic Magnin. «Ce soir (ndlr: vendredi), nous avons fait une très bonne première mi-temps au cours de laquelle nous avons multiplié les occasions. Sans malheureusement parvenir à marquer. Et sur l’une de nos rares erreurs défensives, Bobadilla a bien failli nous punir.» Heureusement pour le LS que l’Argentin a perdu son duel face à Castella (10e).
Custodio rate un penalty
Si le club de la Tuilière aurait effectivement pu prendre les devants avant la pause par Sanches (3e et 5e), Labeau (reprise contrée/11e), Baldé (frappe sur le sommet de la barre/45e) ou surtout sur un penalty de Custodio détourné par Ruberto (29e), sa performance collective sans grand relief et son habituel manque d’intensité offensive ont une nouvelle fois été à l’origine de son incapacité chronique à trouver l’ouverture.
Dans ces conditions, il suffit d’un petit couac pour que la situation se complique sérieusement. Après avoir offert l’ouverture du score dès l’entame de la seconde mi-temps à Schaffhouse, le LS a non seulement été incapable de réagir pendant longtemps mais il a semblé totalement déboussolé par ce coup du sort. «Ce but venu de nulle part nous a coupé les jambes durant une vingtaine de minutes, admettait le coach de la Tuilière. Je me demande d’ailleurs encore comment Schaffhouse n’a pas réussi à inscrire le deuxième avec les occasions qu’il a eues. Jamais encore cette saison je n’avais vu autant de fébrilité et d’imprécisions à la relance de la part de mes défenseurs. Si, au vu de la première mi-temps, nous aurions mérité de mener au score, nous pouvons donc au contraire être heureux de ce point sur la base de la seconde.»
La méforme de Labeau
Pour assister à cette réaction attendue et espérée par un public qui ne ménageait pas ses encouragements, malgré les circonstances, il aura fallu que Thomas Castella joue les héros en repoussant un penalty de Müller (71e). Un sauvetage qui libérait enfin des Lausannois qui se lançaient dès lors avec détermination et conviction à l’assaut des buts de Ruberto. Mais façon désordonnée malheureusement, tant et si bien que seules des frappes lointaines de Custodio (75e) et Suzuki (85e) parvenaient à quelque peu inquiéter Ruperto.
Ce qui met une nouvelle fois en évidence le manque de diversité des mouvements offensifs ainsi que l’extrême et préoccupante dépendance lausannoise de leur buteur, Brighton Labeau. Très peu en vue depuis quelques semaines, le meilleur buteur de Challenge League semble en souffrance après avoir tiré l’équipe des mois durant. «Brighton émoussé? Je n’espère pas, sourit Ludovic Magnin. Non, je crois plutôt que, comme tous les buteurs, il manque actuellement un peu de confiance vu qu’il ne marque plus aussi régulièrement. À mon avis, il lui faudrait un petit déclic, sous forme d’un but, pour que tout se remette en place. Peut-être s’est-il mis aussi un peu de pression supplémentaire, inconsciemment, en se fixant un nombre de buts à atteindre… Quoi qu’il en soit, je garde une grande confiance en lui.»
Il en faudra à toute l’équipe pour remporter le choc au sommet de vendredi à Yverdon. Un derby qui vaudra une bonne part du ticket pour la Super League.