États-UnisC’est légal: la première boutique de cannabis est ouverte à New York
Depuis jeudi, il est parfaitement légal d’acheter du cannabis dans des boutiques officielles dans l’État de New York: le tout premier commerce agréé par les autorités a ouvert à Manhattan.
Ils étaient plus d’une centaine à se presser dans les locaux aux allures de boutique branchée de l’association Housing Works, une organisation à but non lucratif, la première à avoir ouvert sous licence de l’État de New York, sur 36 autorisations délivrées depuis le 21 novembre.
«La première vente de cannabis légal pour adultes représente un jalon historique pour l’industrie du cannabis à New York», s’est félicitée la gouverneure démocrate du quatrième État des États-Unis, Kathy Hochul.
La dirigeante s’est réjouie dans un communiqué: «Aujourd’hui n’est que le début et je suis impatiente de poursuivre nos efforts pour faire de (l’État de) New York un modèle national pour le secteur sûr, équitable et pour le plus grand nombre, que nous sommes en train de bâtir».
D’ex-condamnés pour drogues
Derrière cette première boutique officielle opère l’association Housing Works, qui aide des personnes séropositives, d’anciens détenus et des SDF.
Car l’immense État de New York, dont le territoire s’étend jusqu’au Canada et aux Grands Lacs, veut accorder les 150 premières licences à des commerçants condamnés dans le passé pour possession ou vente de cannabis.
Le but: réparer ce qu’il considère aujourd’hui comme l’impact injuste et disproportionné de décennies de prohibition de la «marijuana», dont il estime que la pénalisation a particulièrement ciblé les communautés afro-américaine et hispanique.
«Échec de la pénalisation»
Dans la boutique, lors d’une présentation de la presse, la sénatrice locale de l’État de New York Liz Krueger, qui a porté le projet de légalisation de ce commerce, s’est dite «honorée d’assister au lancement de la vente au détail pour adultes de cannabis». Elle s’est réjouie de la coopération entre les autorités et Housing Works pour des «communautés marginalisées» qui ont été «les plus affectées par l’échec des politiques passées de pénalisation du cannabis».
Même le maire à poigne de la mégapole new-yorkaise Eric Adams, un ancien policier, a reconnu dans un communiqué que «le marché légal du cannabis pouvait être une vraie aubaine pour la reprise économique de New York (…) par la hausse des recettes fiscales».
Dans une ambiance festive et sous les applaudissements, Charles King, fondateur de Housing Works en 1990, s’est dit «impatient de réinvestir les bénéfices pour fournir des services essentiels (logement et santé, NDLR) à des dizaines de milliers de New-yorkais qui en ont besoin».
Autour de lui, le maire de l’arrondissement de Manhattan Mark Levine et le directeur du bureau de gestion du cannabis pour l’État de New York Chris Alexander ont acheté, émus, des produits à base de cannabis: plantes séchées, cigarettes électroniques ou bonbons gélifiés.
Depuis plus d’un an, il est légal pour un adulte de plus de 21 ans de consommer du cannabis dans l’État de New York et, dans sa ville phare, l’odeur d’herbe envahit les rues de Manhattan et de Brooklyn. La mairie compte sur 1,3 milliard de dollars de ventes dès 2023 et 19’000 à 24’000 créations d’emplois en trois ans.