FranceViolences sur Hedi: le policier reste en détention
L’agent, qui contestait sa détention provisoire dans une affaire de violences en marge des émeutes à Marseille, a admis, jeudi, un tir de lanceur de balles de défense sur le jeune homme.
Le policier qui contestait sa détention provisoire dans une affaire de violences, en marge des émeutes à Marseille, a admis, jeudi, un tir de LBD (lanceur de balles de défense) le soir où le jeune Hedi a été gravement blessé et restera en prison. Suivant les réquisitions, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a rejeté sa demande de remise en liberté, afin de «prévenir toute concertation» avec ses trois collègues également mis en cause dans les violences contre Hedi, mais aussi «tout risque d’interférence avec les témoins».
Prénommé Christophe, cet agent n’était pas présent à l’énoncé de la décision, ayant regagné sa cellule. Lors de l’audience du matin, il avait souhaité «s’expliquer sur les faits». «J’ai pris la décision de faire usage de LBD à une reprise», avait-il reconnu après avoir nié cet acte jusqu’à présent. «J’ai vu que tout le monde était debout» après ce tir, avait ajouté le trentenaire, T-shirt blanc, crâne rasé, assurant qu’il serait intervenu s’il avait vu quelqu’un au sol. «Est-ce que ce tir a impacté Hedi?» s’était demandé son avocat: «Rien ne le prouve.»
Sa «dénégation fallacieuse» initiale a jeté «le discrédit sur l’ensemble de ses propos», a estimé le président de la chambre, qui a rappelé, lors de l’audience, qu’il était poursuivi pour les «blessures extrêmement graves» du jeune homme de 22 ans, qui a vu une partie de son crâne amputée, entraînant une incapacité totale de travail très élevée de 120 jours. Jusqu’à présent, les quatre policiers mis en cause dans ce dossier étaient dans «une extrême minimisation de ce qu’il s’est passé», avait-il ajouté.
L’avocat général a aussi énuméré les «éléments incontournables» livrés par l’exploitation de caméras de surveillance notamment celle d’une synagogue: Hedi a été roué de coups après avoir reçu un tir de LBD à la tête. «Un balayage» le fait chuter, «deux coups de pied», «nouveau coup de poing» et «ensuite un troisième homme arrive et lui porte une gifle ou un coup de poing à la tête», énumère-t-il. Après un dernier coup, Hedi s’effondre et sera conduit à l’hôpital par le propriétaire d’une épicerie.
Avocat satisfait, syndicat de police choqué
L’avocat d’Hedi, Jacques-Antoine Preziosi s’est dit «satisfait» du maintien en détention qui permettra «un meilleur déroulé» de l’enquête, ajoutant que «la police doit assumer cette incarcération qui va dans le sens de la justice».
Le secrétaire du syndicat Alliance des Bouches-du-Rhône, Sébastien Gréneron, a déploré une décision «incompréhensible et très injuste». «Notre collègue n’a pas à rester en prison. Les policiers sont responsables, les policiers ne sont pas des délinquants.»
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