CinémaMort de Ruggero Deodato, réalisateur de «Cannibal Holocaust»
Le cinéaste italien a marqué le cinéma d’horreur dès la fin des années 70. Il est décédé le 29 décembre à 83 ans.
- par
- L. F.
Le scénariste et réalisateur italien Ruggero Deodato est décédé le 29 décembre à 83 ans, annonce le quotidien «Il Post». Il avait tourné près de 25 films, dont le sulfureux «Cannibal Holocaust».
Ce long-métrage sorti en 1980 après un premier essai de Deodato dans le cinéma d’horreur («Le dernier monde cannibale», 1977) a été un véritable choc pour toute une génération. «Cannibal Holocaust» raconte l’expédition dans la jungle amazonienne d’une équipe de journalistes à la recherche de cannibales. Quand la troupe ne donne plus aucun signe de vie, une équipe de secours est envoyée. Celle-ci retrouve les cassettes vidéo qui renferment le terrible secret de leur disparition.
Les images y sont extrêmement violentes et prétendument réalisées sans trucage. Si les scènes de massacre des animaux sont effectivement réelles – et provoquèrent l’interdiction du film en Italie –, beaucoup pensèrent que les humains tués dans le film l’étaient aussi réellement. Ruggero Deodato fut même convoqué par la justice italienne pour prouver que les effets spéciaux de «Cannibal Holocaust», comme le trucage utilisé pour la scène de la femme empalée par un bout de bois, étaient des effets spéciaux et que les acteurs étaient de vrais acteurs.
Il a influencé Tarantino et Eli Roth
Ruggero Deodato a hérité le surnom de «Monsieur Cannibale». Et son travail a influencé des réalisateurs comme Oliver Stone, Quentin Tarantino et Eli Roth. Ces deux derniers lui ont d’ailleurs rendu hommage en lui demandant de jouer un caméo dans «Hostel II» (2007). Il y incarnait un cannibale italien. «The Green Inferno» (2013) d’Eli Roth est aussi un hommage à «Cannibal Holocaust». C’est aussi le titre du documentaire filmé par l’équipe de tournage dans «Cannibal Holocaust».
Ruggero Deodato a débuté comme assistant de Roberto Rossellini («Le Général de la Rovere») ou Sergio Corbucci (notamment sur le célèbre «Django»). Parmi ses films en tant que réalisateur, on peut citer «Amazonia: la jungle blanche» (1985), «Body Count» (1986) et «Les Barbarians» (1987), un vrai nanar. On lui doit aussi la série «I ragazzi del muretto», forte de 52 épisodes entre 1991 et 1996.
Son dernier long métrage de cinéma, «Ballad in Blood», date de 2016.