Football: Pourquoi ce FC Bâle est si apprécié en Romandie?

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FootballPourquoi ce FC Bâle est si apprécié en Romandie?

Le FCB a enflammé un bout de Suisse jeudi soir à Florence, en demi-finale aller de Conference League. Dans le coude du Rhin, mais aussi ailleurs.

Robin Carrel
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Robin Carrel
Le but d‘Amdouni qui vaut si cher.

Le but d‘Amdouni qui vaut si cher.

IMAGO/AFLOSPORT

Bon, allez, je vous le concède, personne à Berne ou à Zurich n'a dû réveiller ses voisins d'un immense «Jawohl!», peu avant 23 heures jeudi, quand Zeki Amdouni a fait passer Bâle devant la Fiorentina dans les arrêts de jeu de la demi-finale aller de C4. Dans les pubs de la capitale ou de la plus grande ville de Suisse, pas sûr non plus que la partie n'ait été ne serait-ce que diffusée. En Romandie et en France voisine, en revanche, il y a eu pas mal de «Ouais!» éructés devant blue Sports, c’est sûr.

Le club rhénan a toujours eu droit à une bonne dose de sympathie dans ses environs directs et pas que dans les cantons de Bâle-Ville ou de Bâle-Campagne. Quand on se balade dans les travées du Parc St-Jacques, ça s'entend, avec de nombreuses conversations en français et avec pour la route un petit accent jurassien facilement identifiable. Mais comme le foot de haut niveau, dans le coin, se fait rare – il faut sans doute se déplacer jusqu’à Fribourg-en-Brisgau pour en trouver du pas mal –, des Allemands et pas mal de Français se font du bien aux mirettes en venant supporter le FCB.

Andi Zeqiri est entré en cours de jeu.

Andi Zeqiri est entré en cours de jeu.

IMAGO/Gribaudi/ImagePhoto

Ce Bâle-là, en plus, est tellement francophone que, forcément, ça rapproche. Dans le large contingent de l'équipe A, on compte Mirko Salvi, Andy Pelmard, Hugo Vogel, Andy Diouf, Zeki Amdouni, Dan Ndoye, Andi Zeqiri, Jean-Kévin Augustin et Kaly Sène qui sont de langue maternelle française. Le capitaine Fabian Frei s'exprime quasi parfaitement dans la langue de Molière et il me semble me souvenir avoir parlé aussi comme un Welsch avec Michael Lang il y a longtemps.

Au milieu de la nuée de jeunes talents qui composent ce FCB aussi enthousiasmant en Europe que déprimant en Super League, il y a aussi trois éléments qui ne laissent pas insensibles sur les rives du Léman. Dan Ndoye et Andi Zeqiri ont été formés au Lausanne-Sport, alors que Zeki Amdouni y a pris son envol vers le plus haut niveau. L'attaquant genevois a laissé autant de bons souvenirs un peu partout sur l'arc lémanique (à Meyrin, Carouge, au Stade Lausanne Ouchy et au LS) que de regrets au Servette FC et sa personnalité parle à beaucoup de jeunes footballeurs actuels.

Et puis il faut aussi convoquer un peu l'histoire. Enfin, une sorte de. Car de tout temps, les équipes ultra dominatrices sur le plan domestique ou international se font des cohortes de fans loin de leurs bases. Qui, en Suisse ou ailleurs sur la planète, pouvait bien s'infliger volontairement l'étiquette de supporter du Paris Saint-Germain, avant que les «gazodollars» ne pleuvent sur le Parc des Princes? Qui, dans le Sud de la France, osait porter un maillot de l'OL et non de l'OM, avant que les Lyonnais enquillent sept titres entre 2002 et 2008?

C'est pareil pour votre oncle ou votre grand-père, tombé amoureux du Liverpool de la grande époque. C'est exactement la même chose pour votre filleul, qui se pavane actuellement à l'entraînement en D avec un maillot de Manchester City. Cette démonstration est applicable à plein de ce qu'on appelle les «grands clubs», certaines fois autoproclamés.

Alors pour le FCB, champion il y a très très longtemps, puis en 2002, 2004, 2005, 2008, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016 et 2017, ainsi que régulièrement brillant en Europe, c'est toute la génération actuelle de trentenaires ou un peu plus qui sont nés avec. Ça rapproche.

Dan Ndoye a été impressionnant sur son flanc droit.

Dan Ndoye a été impressionnant sur son flanc droit.

IMAGO/AFLOSPORT

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