Parlement: Les farines animales pourront faire leur retour en Suisse

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ParlementLes farines animales pourront faire leur retour en Suisse

Après le National, les Etats ont donné à leur tour leur feu vert à la possibilité de nourrir les animaux de rente avec des produits issus des déchets de porcs et volailles. 

Christine Talos
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Christine Talos
Les carcasses des porcs après abattage seront à nouveau en partie récupérées et transformées pour réintégrer en partie la chaine alimentaire.

Les carcasses des porcs après abattage seront à nouveau en partie récupérées et transformées pour réintégrer en partie la chaine alimentaire. 

Nicole Philipp

La Suisse pourra à nouveau nourrir les animaux de rente omnivores avec des protéines animales issues des sous-produits animaux (porcs et volailles). Après le Conseil National en décembre dernier, le Conseil des Etats a accepté à son tour lundi deux motions réclamant une adaptation de la législation afin de «cesser de détruire les protéines animales» et d’«utiliser à nouveau les sous-produits animaux dans l'alimentation animale». La première avait été déposée par Manuel Strupler (UDC/TG), la seconde par Martina Munz (PS/SH).  

Les deux parlementaires relevaient dans leurs textes que l'interdiction de nourrir les animaux avec des sous-produits avait été levée au sein de l’UE. L'utilisation de protéines animales transformées provenant de porcs ou de volailles y est à nouveau autorisée, à condition que les matières proviennent d'animaux sains, rapelaient-ils.

Il est temps de mettre un terme à la destruction de ces protéines de haute qualité, estimait Manuel Strupler. «En réintégrant autant que possible les protéines animales dans l'alimentation des animaux de rente omnivores, on réduit les importations de protéagineux et on préserve ainsi les ressources», ajoutait-il. De son côté Martina Munz relevait que les protéines animales transformées pouvaient se substituer à la farine de soja en quantités importantes. «Au regard du passage à une agriculture et une économie alimentaire durables, les cycles doivent être fermés et les pertes de nutriments réduites», soulignait-elle. 

Consultation d’ici à la fin de l’année

La commission proposait elle aussi d’adopter les deux textes. Elle soulignait que leur objectif  s’inscrivait dans le contexte de l’économie circulaire et estimait que, à certaines conditions strictes, il fallait à nouveau autoriser l’utilisation des produits animaux issus de l’abattage comme aliments pour les animaux de rente omnivores. Elle se félicitait en outre que le Conseil fédéral ait déjà commencé les travaux de modification d’ordonnances concernées. Ce qu’a confirmé Alain Berset: il a annoncé qu’une consultation publique allait pouvoir être lancée avant la fin de cette année. 

Pour rappel, l’interdiction de nourrir les animaux de rente par des protéines animales est un héritage de la crise de la «vache folle». Il y a une vingtaine d’années, la Suisse avait été traumatisée par l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), dont le variant Creutzfeldt-Jakob, pouvait se transmettre à l’homme. Tout comme l’UE en 2001, elle avait interdit toutes les farines animales destinées à l’élevage. 

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