Jour férié supplémentaireLe Conseil des États refuse une deuxième fête nationale
De crainte de faire de l’ombre au 1er Août, le Conseil des États a refusé de consacrer le 12 septembre comme le voulait le Conseil national.
Il ne faut pas désacraliser le 1er Août… Le Conseil des États a refusé ce mercredi une motion du Conseil national qui voulait introduire un deuxième jour férié dans le droit du travail en Suisse. Il s’agissait de consacrer le 12 septembre comme une fête nationale commémorant l’acceptation par la Diète de la nouvelle Constitution helvétique de 1848, dont on fête cette année le 175e anniversaire.
La commission du Conseil des États y était largement opposée: «L’inscription d’un jour férié supplémentaire dans la législation sur le travail entraînerait des coûts économiques considérables. Il n’y a pas besoin d‘un jour férié pour commémorer la naissance de l’État fédéral suisse. En effet, la cohésion nationale est largement célébrée le 1er Août.» Et d’ajouter: «Si un deuxième jour férié national était introduit, il pourrait faire concurrence au 1er Août et relativiser son importance.»
Le conseiller aux États Hans Stöckli (PS/BE) s’est fait le défenseur en trois langues du 1er Août: «On ne peut pas introduire une fête nationale par le haut, il faut que le peuple veuille créer une telle journée pour notre pays. Mais dans notre population, le 12 septembre ne provoque pas assez d’émotion pour justifier un deuxième jour férié, six semaines après le 1er Août.»
Une journée à 600 millions de francs
Son collègue Philippe Bauer (PLR/NE) a renchéri: «Pour moi, la cohésion nationale, cette nation de volonté comme on dit, a réussi à créer autour du 1er Août un symbole national. Je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui le 12 septembre viendrait bousculer cet équilibre que nous avons réussi à créer.»
Enfin, Élisabeth Baume-Schneider est venue défendre le point de vue du Conseil fédéral, qui n’était pas chaud pour le deuxième jour férié. Pour elle, le 1er Août fait l’objet d’une large «acceptation affective» dans la population. Elle a aussi rappelé qu’un deuxième jour férié national et payé coûterait quelque 600 millions de francs aux employeurs de ce pays.
Le Conseil des États a tacitement balayé la motion. Le 12 septembre restera à jamais un jour ordinaire.